Gregorio Alvarez arrivant au tribunal de Montevideo en 2007. | PABLO PORCIUNCULA / AFP

Le général Gregorio Alvarez, qui dirigea l’Uruguay de 1981 à 1985 et fut le dernier dictateur issu du coup d’Etat de 1973, est décédé mercredi 28 décembre à l’âge de 91 ans d’un problème cardiaque, ont annoncé les médias locaux.

Celui qui était surnommé « Goyo » avait été condamné en 2009 (mais était détenu depuis 2007) à 25 ans de prison pour des crimes commis contre des opposants. Il lui était reproché la disparition de 40 personnes transférées depuis l’Argentine à l’époque où il dirigeait l’armée.

Impliqué dans le coup d’Etat de 1973

Gregorio Alvarez, issu d’une famille de militaires, gravit rapidement les échelons des forces armées pour devenir général à 45 ans. Il fut impliqué dans la préparation du coup d’Etat de juin 1973, dans un pays en proie à la violence politique et confronté à la guérilla urbaine de gauche des Tupamaros, dont José Mujica, ancien président de 2010 à 2015, fut membre.

En tant que chef de la sécurité, il fut responsable d’actions contre les militants de gauche, marquées par des tortures, des assassinats et des disparitions perpétrés dans le cadre du plan « Condor » destiné à coordonner la répression dans les dictatures sud-américaines du cône Sud.

Un mandat sous tension

Les quatre années de mandat du général Alvarez ont été marquées par des manifestations de rue de l’opposition, mais aussi de fortes tensions au sein de l’appareil militaire, et des accusations lui reprochant de chercher à torpiller des négociations avec les politiques en vue d’un retour à un pouvoir civil.

Le général Alvarez préféra renoncer à ses fonctions plutôt que de passer le pouvoir à Julio Maria Sanguinetti, le chef du parti Colorado vainqueur des élections de novembre 1984, qui marquèrent le retour à la démocratie. Il quitta le pouvoir le 12 février 1985, deux semaines avant l’arrivée au pouvoir de Sanguinetti.