Brésil : au moins 50 morts lors d’une mutinerie dans une prison de Manaus
Brésil : au moins 50 morts lors d’une mutinerie dans une prison de Manaus
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Douze gardiens de l’établissement et soixante-quatorze détenus ont été pris en otage.
Une mutinerie dans une prison de Manaus, dans le nord du Brésil, a fait au moins cinquante morts dans la nuit de dimanche 1er à lundi 2 janvier, selon une source officielle citée par des médias locaux.
« Selon un décompte initial, entre 50 et 60 corps ont été retrouvés », a déclaré Sergio Fontes, secrétaire à la sécurité publique de l’Etat d’Amazonie, faisant état, dans un entretien à la radio locale Tiradentes, d’affrontements entre plusieurs factions criminelles au sein de la prison.
« Il s’agit du plus grand massacre commis dans une prison en Amazonie », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.
La mutinerie, pendant laquelle douze surveillants et soixante-quatorze détenus ont été pris en otage, a duré dix-sept heures entre dimanche après-midi et lundi matin dans le complexe pénitentiaire Anisio Jobim (Compaj), situé en périphérie de Manaus. Certains prisonniers ont été assassinés. Les agents pénitentiaires n’ont repris le contrôle de l’établissement que lundi matin.
Surpopulation carcérale
Ces violences sont liées à la rivalité entre détenus appartenant à deux bandes rivales, le Primeiro Comando da Capital (PPC), organisation criminelle de Sao Paulo, et un groupe de Manaus, Família do Norte (FDN). « La FDN a massacré les membres présumés du PCC et d’autres rivaux », a ainsi assuré M. Fontes à la radio locale Tiradentes.
« Pendant les négociations, les prisonniers n’ont pratiquement rien exigé, juste qu’il n’y ait pas d’excès quand la police entrerait, a-t-il ajouté. Nous croyons qu’ils avaient fait ce qu’ils voulaient : tuer ces membres de l’organisation rivale et obtenir la garantie qu’ils ne seraient pas agressés par la police. »
Les émeutes sont fréquentes dans les prisons du Brésil, où la surpopulation carcérale est régulièrement dénoncée par des organisations de défense des droits humains.