Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, le 2 janvier 2017. | GALI TIBBON / AFP

Le premier ministre Benyamin Nétanyahou a été interrogé jeudi 5 janvier pendant cinq heures, pour la deuxième fois en une semaine, dans le cadre d’une enquête sur des cadeaux qu’il est soupçonné d’avoir reçu illégalement d’hommes d’affaires.

Selon un communiqué, le chef de l’exécutif a été auditionné à son domicile de Jérusalem. Il a également été entendu dans un autre dossier, a précisé la police, ajoutant qu’une autre personne avait été interrogée ces derniers jours. Le bureau de M. Nétanyahou n’a pas souhaité faire de commentaires.

Soupçons plus graves de corruption

Plusieurs médias avaient indiqué que les enquêteurs étaient arrivés dans l’après-midi à la résidence du premier ministre dans le centre de Jérusalem pour ce deuxième interrogatoire après celui de lundi, qui avait duré environ trois heures.

L’enquête porte sur des cadeaux que M. Nétanyahou est soupçonné d’avoir reçu de la part d’hommes d’affaires, avait alors expliqué le ministère de la justice sans plus de précision. La valeur totale de ces présents a été chiffrée à des dizaines de milliers de dollars.

Les médias avaient également fait état d’un deuxième dossier ouvert sur des soupçons plus graves de corruption, mais sans donner plus de détails. Ces investigations ont soulevé des interrogations sur la possibilité que M. Nétanyahou, sans rival apparent sur la scène politique, puisse être inculpé et poussé à la démission.

Record de longévité

Le premier ministre se défend farouchement de tout méfait, répétant : « Il n’y a rien. » Il accuse ses adversaires ainsi qu’une partie des médias de cabale contre lui pour le faire tomber. Il a été soupçonné à plusieurs reprises par le passé, sans être inquiété.

M. Nétanyahou, 67 ans, est à la tête du gouvernement depuis 2009, après un premier mandat entre 1996 et 1999. Il a dépassé les dix ans de pouvoir au total et pourrait battre le record de longévité de l’historique David Ben Gourion, fondateur de l’Etat d’Israël, si l’actuelle législature allait à son terme en novembre 2019.

La justice israélienne peut avoir la main lourde contre les plus hauts dirigeants. Son prédécesseur, Ehud Olmert, est devenu en février 2016 le premier ancien chef de gouvernement incarcéré. Il purge une peine de 19 mois pour avoir touché des pots-de-vin. Les soupçons de corruption pesant contre lui l’avaient contraint à renoncer à se présenter aux primaires de son parti Kadima et à quitter la tête du gouvernement.