Chutes, noyades, étouffement… Plus de 21 000 morts par accident de la vie courante
Chutes, noyades, étouffement... Plus de 21 000 morts par accident de la vie courante
Par Anne-Aël Durand
Une étude publiée dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » détaille l’évolution de ce qui constitue la troisième cause de mortalité en France.
Les formations aux premiers secours pourraient limiter la mortalité par accidents de la vie courante. | ERIC ESTRADE / AFP
Ils constituent la troisième cause de mortalité en France, après les cancers et les maladies cardiovasculaires : les accidents de la vie courante, ou accidents domestiques, ont provoqué la mort de 21 470 personnes en 2012. Un chiffre élevé dont les causes sont détaillées dans une étude du Bulletin épidémiologique hebdomadaire du mardi 10 janvier.
Une constante macabre
Au total, les morts par traumatisme ont touché 37 175 personnes en 2012, dont 58 % pour les accidents domestiques. Mais si les pouvoirs publics s’intéressent de près à la mortalité routière, qui a été divisée par deux depuis l’an 2000, le nombre d’accidents de la vie courante n’a que peu évolué entre 2000 et 2012. La légère baisse amorcée en 2004 a été contrebalancée depuis par un rebond et l’année 2012 a été la plus mortelle depuis douze ans.
De la simple brûlure, coupure ou piqûre d’insecte à la chute mortelle, Santé publique France estime que 11 à 12 millions de personnes sont victimes d’un accident domestique chaque année. Parmi elles, 5 millions consultent un service d’urgence et 500 000 sont hospitalisées.
Plus de 26 chutes mortelles par jour
Les accidents de la vie courante recouvrent des situations multiples, qui sont recensées par des codages médicaux très précis : heurt par le lancement d’objet, accident d’aéronefs sans moteur, contact avec tondeuse à gazon, contact avec des lézards venimeux, explosion d’une chaudière… Toutefois, la cause la plus fréquente de mortalité reste la chute (9 600 morts par an, soit 26 par jour en moyenne), suivi de l’étouffement par suffocation, qui cause près de 3 000 morts par an.
Une surmortalité des hommes
Parmi les 21 470 victimes d’accidents mortels en 2012, on observe une répartition équitable entre les sexes. Toutefois, cette égalité n’est qu’apparente, puisqu’il existe en réalité une surmortalité importante des hommes les plus jeunes par rapport aux femmes, qui atteint presque un ratio de 1 à 5 parmi les 25-44 ans. En revanche, parmi les personnes âgées de plus de 85 ans, on retrouve davantage de mortalité chez les femmes car elles sont plus nombreuses en valeur absolue dans cette tranche d’âge.
Des causes différentes selon les tranches d’âge
Les plus de 85 ans sont de loin la catégorie la plus victime d’accidents de la vie courante, à domicile ou en maison de retraite. Les personnes âgées sont particulièrement sensibles aux chutes mortelles ou aux décès par suffocation (« fausse route » lors d’ingestion).
Parmi la population adulte, les chutes restent très importantes, mais ont été supplantées en 2012 par les intoxications mortelles, liées à l’alcool, qui ont fortement augmenté en douze ans.
Les enfants sont la seule catégorie où l’on observe une réelle baisse de la mortalité entre 2000 et 2012. Toutefois, les accidents de la vie courante, qui ont coûté la vie à 221 enfants en 2012, représentent la première cause de mortalité dans cette tranche d’âge. Les noyades et les étouffements constituent la première cause de mortalité chez les 0-14 ans, les chutes n’arrivant qu’en quatrième position.