Chrystia Freeland a été nommée ministre des affaires étrangères, le 10 janvier, par Justin Trudeau, le premier ministre canadien. | MICHAEL BRADLEY / AFP

Il avait été très critique à l’encontre du président élu Donald Trump. Le chef de la diplomatie canadienne Stéphane Dion a été remplacé par Chrystia Freeland sur décision du premier ministre, Justin Trudeau, qui a procédé mardi 10 janvier à un remaniement.

Ancienne ministre du commerce international, Chrystia Freeland garde ses prérogatives sur les échanges commerciaux avec les Etats-Unis, selon le communiqué du chef du gouvernement. A ce titre, la nouvelle ministre des affaires étrangères devra renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada, que Donald Trump a promis de mettre à plat.

  • Contre les positions de Trump sur les musulmans

Juste après son remplacement, Stéphane Dion a annoncé quitter la vie politique après vingt et un ans de service. Le Québécois paye directement ses propos peu amènes à l’égard de la prochaine administration américaine. Abandonnant la traditionnelle réserve des diplomates, M. Dion avait ouvertement critiqué Donald Trump lors de la campagne électorale américaine.

Stéphane Dion avait notamment jugé que le Canada « ne (pouvait) pas accepter » la proposition du milliardaire antimondialisation d’interdire l’entrée des Etats-Unis aux musulmans.

  • Ancienne journaliste

Mme Freeland, 48 ans, s’était illustrée cet automne par son abnégation lors des négociations pour conclure l’accord de libre-échange UE-Canada (AECG, en anglais CETA).

Polyglotte et ancienne journaliste financière, notamment à Washington et à Moscou, Mme Freeland est la cible des sanctions russes depuis 2014 et sa participation, en tant que députée, à une manifestation pro-Ukraine.

  • D’autres nominations

Elle est remplacée au commerce international par François-Philippe Champagne, un spécialiste du droit des affaires, jusque-là ministre adjoint aux finances.

Autre poste clé du gouvernement canadien, l’immigration revient à Ahmed Hussen, né en Somalie, qui succède à John McCallum, lequel devient pour sa part ambassadeur du Canada en Chine. Il aura notamment la responsabilité de piloter les discussions avec Pékin en vue d’un accord de libre-échange.

Le remaniement porte sur six changements parmi les trente membres du gouvernement, qui reste paritaire avec quinze femmes et quinze hommes, a annoncé Justin Trudeau.