Martine Aubry, à Lille, le 17 septembre. | DAVID PAUWELS POUR "LE MONDE"

Martine Aubry maintient l’incertitude. L’ancien premier secrétaire du Parti socialiste pourrait ne pas rendre public son choix de vote avant le premier tour de la primaire à gauche, le 22 janvier.

Victime d’une sciatique, la maire de Lille a prévu de se faire opérer du dos mercredi qui « [la] tiendra en mobilité réduite environ six semaines, [elle] ne pourra assurer les manifestations publiques », a-t-elle précisé dès lundi dans un communiqué.

Martine Aubry, 66 ans, n’a toujours pas dit quel candidat elle soutenait. « Il n’est pas sûr qu’elle le fera », rapporte un de ses proches. Quant au second tour, « ça dépend de qui restera en lice », selon la même source.

Juste avant l’annonce de la candidature de Vincent Peillon à la primaire, l’ex-numéro deux du gouvernement Jospin avait fait savoir qu’elle n’avait sollicité « ni directement ni indirectement » le député européen pour qu’il se présente.

Son hostilité aux positions de Manuel Valls est, par ailleurs, notoire. L’ancienne candidate à la primaire socialiste de 2011 lui avait manifesté en février son opposition dans une tribune au vitriol publiée par Le Monde en février. Titré « Sortir de l’impasse » et signé par plusieurs intellectuels ou responsables socialistes et écologistes, le texte prend à partie François Hollande ainsi que Manuel Valls et livrent un très sévère réquisitoire contre la politique menée par l’exécutif. « Trop, c’est trop ! », est-il écrit.

Martine Aubry n’est pas non plus proche politiquement d’Arnaud Montebourg ni de Benoît Hamon, bien qu’elle ait fait part encore cet automne de son « affection » pour l’ancien ministre de l’éducation nationale.

« Carrefour des gauches »

Mme Aubry avait organisé, le 26 novembre à Bondy (Seine-Saint-Denis), un « carrefour citoyen des gauches et de l’écologie ». Cet appel au rassemblement de toutes les gauches – socialiste, écologiste, communiste – avait rassemblé l’ancienne garde des sceaux Christiane Taubira, la maire de Paris, Anne Hidalgo, mais aussi un parterre de frondeurs socialistes.

Dans son communiqué du 9 janvier, Mme Aubry a souligné que, durant sa convalescence, elle « [continuerait] évidemment à travailler sur les sujets de la ville ». Ce sera principalement son premier adjoint, Pierre de Saintignon, qui la suppléera pour les manifestations publiques pendant cette période.

L’entourage de Martine Aubry précise que l’ancienne numéro un du PS devrait voter par procuration au premier tour de la primaire, censé désigner le candidat des socialistes à l’élection présidentielle. Reste toutefois un problème : il est impossible, selon les modalités de ce scrutin, de voter autrement qu’en se rendant physiquement à un bureau de vote…