TV : « Lovesick », godiche et lassante
TV : « Lovesick », godiche et lassante
Par Renaud Machart
La deuxième saison de la série britannique déçoit par sa superficialité et le surjeu des acteurs
Lovesick | Official Trailer - Season 2 [HD] | Netflix
Durée : 01:23
On l’avait dit à l’arrivée sur Netflix de la première saison de « Lovesick » : la série britannique créée par Tom Edge se situe à l’intersection du film Quatre mariages et un enterrement (1994), de Mike Newell, et des séries Skins (2007-2013), de Jamie Brittain et Bryan Elsley, et Friends (1994-2004), de Marta Kauffman et David Crane. Autant dire qu’un esprit bon enfant et déluré régnait dans ce cadre dont les personnages principaux sont un trio d’amis colocataires : Luke (Daniel Ings), beau gosse remué à toute heure par l’appel de la chair, Elvie (Antonia Thomas), jolie métisse aux yeux clairs, et Dylan (Johnny Flynn), blondinet dont les outils de séduction sont moins grossiers mais aussi efficaces que ceux de son copain.
Alors qu’il apprenait, au début de la saison 1, qu’il avait contracté la chlamydiose, Dylan rappelait une assez impressionnante cohorte de conquêtes féminines afin de les prévenir d’une éventuelle contamination. Avec, chaque fois, un retour en arrière sur les circonstances de la rencontre avec lesdites conquêtes, dont beaucoup d’ailleurs ne s’étaient pas fait prier pour rejoindre Dylan dans son lit ou, pour parer au plus pressé, aux toilettes du pub local.
Allers-retours temporels
Autre fil conducteur, et d’ailleurs principal, de Lovesick : Dylan en pince pour Elvie, et inversement, mais chaque fois, ou presque, à contretemps. On était resté, à la fin de la saison passée, sur l’aveu que finissait par faire Dylan à son amie. Dès le premier épisode de la saison 2, on reprend là où l’on s’était arrêté.
Le rappel des coups d’un soir ou de quelques nuits ne s’arrête pas, occasionnant d’autres flash-back. Mais Lovesick abuse du procédé avec d’incessants allers-retours temporels qui finissent par faire perdre le fil au spectateur.
A moins que celui-ci ne se lasse ? On avouera avoir trouvé le temps long – les épisodes ne durent pourtant que quelque 25 minutes – et souhaité qu’une sorte de Bernard Blier version British apparaisse et colle un aller-retour bien senti aux deux insupportables ados presque trentenaires que sont Dylan et Luke.
On espérait que la part d’inspiration Skins prenne le dessus ; mais c’est le côté godiche et puéril de Friends qui, hélas, domine la tonalité générale.
Lovesick, de Tom Edge. Avec Johnny Flynn, Daniel Ings (GB, 2016, 86 x 25 min).