Mme May a souligné qu’un maintien de son pays dans le marché unique était incompatible avec la priorité N°1 de Londres : la maîtrise de l’immigration européenne. | Dan Kitwood / PA

Le ministre des affaires étrangères allemand, Frank-Walter Steinmeier, a jugé, mardi 17 janvier, que le Royaume-Uni avait « enfin apporté un peu de clarté » sur le Brexit, après le discours de la première ministre britannique, Theresa May, sur ses objectifs dans la future négociation de divorce d’avec l’Union européenne. « Nous saluons le fait que la première ministre britannique a esquissé aujourd’hui la vision de la sortie (de l’UE) de son gouvernement », a écrit M. Steinmeier dans un communiqué.

Mme May a défendu une rupture « claire et nette » et a souligné que le British Exit signifiait la sortie du marché unique.

Frank-Walter Steinmeier a appelé à « des relations aussi bonnes, étroites (…) que possible » une fois le Brexit formalisé. Mais le chef de la diplomatie allemande a dans le même temps rappelé la position de fond de Berlin et des autres pays de l’UE : « Les négociations ne commenceront que lorsque la Grande-Bretagne aura officiellement fait part de son souhait de sortir » de l’UE.

Une procédure attendue à la fin de mars

Theresa May avait précédemment dit que cette procédure, qui doit ouvrir les négociations sur la sortie du Royaume-Uni, serait lancée d’ici à la fin de mars. L’article 50, une fois déclenché, engagera des négociations devant durer près de deux ans avec les dirigeants européens.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a de son côté qualifié de « plus réaliste » que précédemment le discours prononcé par Theresa May. « Triste processus, des temps surréalistes, mais au moins une annonce plus réaliste », a commenté M. Tusk sur son compte Twitter, assurant que l’UE à vingt-sept était « unie et prête à négocier » dès que l’article 50 du traité de Lisbonne aura été déclenché.

« Un accord sur un départ ordonné est un prérequis pour un futur partenariat. Ma priorité est d’obtenir le bon accord » pour les vingt-sept pays restants de l’Union européenne, a réagi de son côté le négociateur de la Commission européenne, Michel Barnier.

Londres veut maîtriser l’immigration

La diplomatie allemande a une nouvelle fois souligné que la mission des vingt-sept Etats restants était de « renforcer la cohésion de l’Union européenne et de préserver l’intégrité du marché unique ».

L’UE a exclu de donner au Royaume-Uni un accès « à la carte » au marché commun, c’est-à-dire de permettre d’avoir en même temps la liberté de circulation des citoyens et un contrôle de l’immigration, comme le souhaitent les partisans du Brexit.

Mme May a souligné mardi qu’un maintien de son pays dans cet espace de 500 millions de consommateurs était incompatible avec la priorité no 1 de Londres : la maîtrise de l’immigration européenne.

Le chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, a d’ailleurs salué le discours de Theresa May « sur la manière dont nous allons reprendre le contrôle de nos frontières ».