Ouverture du premier procès de militaires présumés putschistes en Turquie
Ouverture du premier procès de militaires présumés putschistes en Turquie
Le Monde.fr avec AFP
Une partie de l’armée turque a tenté d’organiser un coup d’Etat dans la nuit du 16 au 17 juillet 2016. Le gouvernement avait repris la situation en main après plusieurs heures d’incertitude.
Les forces spéciales turques montent la garde devant le tribunal en face de la prison de Silivri, près d’Istanbul, où les militaires sont jugés, lundi 23 janvier 2017. | YASIN AKGUL / AFP
Accusés d’avoir essayé de s’emparer de l’aéroport international Sabiha Gökçen d’Istanbul lors de la tentative de coup d’Etat du 15 juillet, 62 soldats dont 28 officiers et sous-officiers sont jugés à partir de lundi 23 janvier.
Il s’agit du premier procès de soldats en la matière. Ils risquent chacun trois peines de prison à perpétuité. A la fin de décembre, un autre procès avait jugé une trentaine de policiers accusés d’avoir refusé de défendre le président. Deux gendarmes reconnus coupables avaient été condamnés à la prison à vie.
Les militaires sont jugés par un tribunal en face de la prison de Silivri, en lisière d’Istanbul, où un important dispositif de sécurité a été déployé. Le procès a démarré avec la lecture par le président du tribunal, Ali Oztürk, de l’identité des accusés et des faits qui leur sont reprochés, rapporte l’agence de presse Dogan.
43 000 arrestations
Selon M. Oztürk, cité par Dogan, plusieurs soldats jugés en comparution libre n’ont pu être convoqués car ils participent actuellement aux opérations militaires turques contre un bastion de l’organisation djihadiste Etat islamique dans le nord de la Syrie.
Les procédures judiciaires lancées après le putsch avorté sont d’une ampleur sans précédent en Turquie, où plus de 43 000 personnes ont été arrêtées dans le cadre de purges engagées après le 15 juillet et l’instauration de l’état d’urgence.
Au-delà des putschistes présumés, les purges engagées après le 15 juillet visent les milieux prokurdes et les médias, ce qui a conduit des organisations non gouvernementales à accuser le pouvoir de profiter de l’état d’urgence pour étouffer toute voix critique.
L’ampleur de ces mesures suscite aussi l’inquiétude de l’Occident, notamment de l’Union européenne, dont les relations avec la Turquie se sont dégradées ces derniers mois.
Purges en Turquie : "C'est sans précédent"
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