Laïcité, environnement, travail : ce qui divise Hamon et Valls
Laïcité, environnement, travail : ce qui divise Hamon et Valls
Par Service politique
Les candidats à la primaire à gauche défendent des positions très différentes sur de nombreux sujets.
En marge d’un meeting de Manuel Valls, à Tournefeuille (Haute-Garonne), le 14 janvier. | Ulrich Lebeuf/Myop pour Le Monde
Alors que le ton monte dans l’entre-deux-tours entre les deux finalistes de la primaire à gauche, et avant le débat qui les opposera mercredi 25 janvier à 21 heures, tour d’horizon des thèmes qui divisent Benoît Hamon et Manuel Valls.
- Sur l’environnement, une fracture majeure
L’environnement est un élément majeur de divergence entre les programmes de Manuel Valls et de Benoît Hamon. Quasiment absent du premier, il constitue le cœur du second.
- Deux conceptions de la laïcité
« Ce n’est pas moi qui aie une version dévoyée de la laïcité. » Attaqué par le camp Valls, Benoît Hamon a réagi cette semaine au « procès » qui lui est fait sur de prétendues ambiguïtés en matière de laïcité. Dans ce débat relancé, deux conceptions s’affrontent. D’un côté, la vision stricte — rigoriste, selon ses détracteurs — de Manuel Valls, invoquant la lutte contre les communautarismes et les droits des femmes. De l’autre, pour Benoît Hamon, il faut « arrêter de faire de l’islam un problème » et revenir à une conception apaisée de la laïcité, en évitant de monter les Français les uns contre les autres.
- Le grand écart économique et européen
Dans cette primaire, les deux candidats sont certes dans le même parti mais défendent des options économiques et européennes incompatibles.
Le frondeur Benoît Hamon veut effacer le quinquennat et renouer avec une politique plus keynésienne, en augmentant SMIC et minima sociaux tandis que Manuel Valls défend son bilan et la politique de l’offre qui a permis à la France de retrouver « un coût du travail dans l’industrie inférieur à celui de l’Allemagne ».
Meeting de campagne de Benoît Hamon, candidat à la primaire de la gauche, l'Institut du judo, à Paris, mercredi 18 janvier 2017 | Jean-Claude Coutausse pour LE MONDE
- Cannabis : légalisation versus interdiction
La question embarrasse le Parti socialiste depuis plus de quinze ans. C’est aujourd’hui l’un des principaux points de désaccord entre Benoît Hamon et Manuel Valls. Le premier estime que la répression est un échec et propose une légalisation qui permettrait, selon lui, de « tuer » les trafics dans les quartiers où « l’économie du cannabis » constitue une « vraie gangrène ». Manuel Valls, lui, se présente comme un farouche partisan du statu quo, martelant qu’« il faut des interdits dans une société ».
- Divergence totale sur les migrations
Sur le sujet des réfugiés, comme sur d’autres, M. Valls n’a de cesse de se positionner en pragmatique et de confiner son adversaire parmi les utopistes. Tandis que l’ancien premier ministre ne va pas au-delà de ce qui a été mis en œuvre pendant le quinquennat, Benoît Hamon estime que la France doit « accueillir davantage de migrants ».
- Deux revenus de base, un même flou de financement
Manuel Valls, qui prône « l’utopie concrète » d’un « revenu décent » accuse Benoît Hamon d’être irréaliste quant au financement de sa vision du revenu d’existence. De fait, le revenu universel est le point saillant du programme de M. Hamon, et probablement le plus dispendieux. Il suggère que ce revenu minimal d’existence soit étendu de façon progressive à l’ensemble de la population et atteigne 750 euros mensuels.