Après la victoire de Hamon, les défections des députés socialistes commencent
Après la victoire de Hamon, les défections des députés socialistes commencent
Après la victoire du candidat « frondeur », une partie des députés de l’aile droite du PS pourrait être tentée de rejoindre Macron. Certains ont déjà franchi le pas.
Est-ce le début d’une longue série de départs ou Benoît Hamon parviendra-t-il à contenir l’hémorragie ? C’est en tout cas l’un des principaux défis que va devoir affronter l’ex- « frondeur » devenu vainqueur de la primaire à gauche : l’opposition d’un certain nombre de parlementaires de l’aile droite du PS. Certains pourraient être tentés de rejoindre Emmanuel Macron, dont la ligne « progressiste » leur est plus proche.
Depuis plusieurs jours, une tribune appelant à rallier l’ex-ministre de l’économie circule parmi les parlementaires « réformateurs ». Une quinzaine d’entre eux l’auraient déjà ratifiée. Ils ont d’ailleurs prévu de se retrouver mardi matin et d’examiner ce texte préparé par le député Gilles Savary.
Ils ont officialisé leur départ
Mais plusieurs députés vallsistes n’ont pas attendu pour officialiser leur départ, et ont annoncé qu’ils rejoignaient Emmanuel Macron. Ainsi d’Alain Calmette, député du Cantal et soutien de Manuel Valls, qui a mis en ligne un communiqué dès dimanche soir, 22 heures, expliquant :
« Pour moi qui ai vécu de près la stratégie de destruction systématique des frondeurs, soutenir le plus emblématique d’entre eux est au-dessus de mes forces. C’est donc en toute logique et en conscience que je m’engage dès ce soir derrière Emmanuel Macron. »
Au vu des résultats de la primaire et conformément à mes convictions, je m'engage derrière @EmmanuelMacron https://t.co/ZD6Ifq9QOb
— alaincalmette (@alain calmette)
Ainsi aussi de Marc Goua, député socialiste de Maine-et-Loire, qui a déclaré au Courrier Picard qu’il votera Macron, justifiant son choix par son opposition aux « frondeurs », dont Hamon est l’une des figures :
« Aujourd’hui il y a un clivage avec ceux qui pendant les cinq dernières années anciennement ont saboté ce mandat. Moi je n’étais pas toujours d’accord avec le gouvernement mais par discipline j’ai voté toutes les lois. C’est un peu bizarre que les mêmes disent aujourd’hui qu’il faut se plier à la majorité. Je confirme que je vais voter Macron. »
Ils s’apprêtent à franchir le pas
Il y a aussi ceux qui n’ont pas encore franchi le Rubicon mais semblent s’y préparer. Frédéric Cuvillier, député du Pas-de-Calais, ex-ministre des transports et proche de François Hollande, a, ces derniers jours, multiplié les déclarations favorables au leader d’En Marche !. Vendredi, sur Europe 1, il estimait qu’il « faudra être à côté d’Emmanuel Macron pour éviter l’extrême droite ». Et dans les colonnes du JDD dimanche, il ne faisait pas mystère de sa préférence :
« Moi, ça ne me pose aucun problème. Il a été conseiller du président, ministre de ce gouvernement, il incarne aussi une forme de réforme populaire et il est dans une situation qui lui permet d’aborder le dur de la campagne avec des conditions plutôt favorables »
Dominique Baert, député et maire (PS) de Wattrelos (Nord), semble lui aussi pencher vers le l’ancien ministre de l’économie. Il a expliqué préférer son « cousin » Emmanuel Macron au « faux frère » Benoît Hamon, selon des propos rapportés par un journaliste de La Voix du Nord sur Twitter :
Dominique Baert député maire PS de Wattrelos préfère son "cousin" Macron au "faux frère" Hamon. #PrimairesCitoyennes
— rvfavre (@Hervé Favre)
Interrogé sur BFM-TV dimanche soir, le maire d’Evry, Francis Chouat, proche de Manuel Valls, n’a pas exclu un ralliement à l’ex-ministre de l’économie :
« Il appartient à Benoît Hamon, puisqu’il dit vouloir rassembler (…), de créer (…) au sein de la Belle Alliance populaire les conditions d’un rassemblement (…). Si c’est sur le projet qu’il a défendu alors il y aura un problème, parce qu’on ne peut pas faire l’unité sur cette base »
Du côté de l’entourage de M. Hamon, on se veut sereins et convaincus que la vague de départ peut être contenue. « Je ne crois pas du tout à un phénomène de départs massifs. Beaucoup d’élus sont attachés au PS, aux règles de la primaire », assurait ainsi au Monde Régis Juanico, député de la Loire et porte-parole de l’ex-ministre.