David Beckham après un match de charité joué pour collecter des fonds pour UNICEF à Bhaktapur, au Nepal le 6 novembre 2015. | © Navesh Chitrakar / Reuters / REUTERS

Les « Football Leaks » ont encore frappé. Cette fois, c’est la réputation de David Beckham, le « sportif au grand cœur », qui est en jeu. Selon les informations révélées vendredi 3 février par Mediapart et l’European Investigative Collaborations (EIC), l’ex-footballeur international aurait refusé d’alimenter le projet Fonds 7 créé en février 2015 par les Nations unies pour l’enfance (Unicef).

Portant son numéro de maillot, ce fonds célèbre ses dix ans de partenariat avec la fondation, dont il est le parrain. L’ex-footballeur du Paris Saint-Germain était alors censé donner l’exemple, et en être le principal contributeur. Mais ce ne fut pas le cas, révèle l’enquête menée pendant sept mois par douze médias européens.

« Je ne le ferai pas avec mon argent »

David Beckham s’est employé à minimiser ses dons, rapporte Mediapart. Il aurait même lâché au directeur de l’agence Doyen Global, Simon Oliveira, qui gère ses intérêts : « Je n’ai pas envie de le faire, et je ne le ferai pas avec mon argent. » Ces conseillers l’exhorteraient pourtant à se montrer généreux, ce qu’il rejetterait d’un revers de main.

L’enquête met également en avant son manque d’engouement pour défendre la cause d’Unicef, et ses promesses de dons qui se font attendre depuis de nombreux mois.

Dans les éléments transmis au journal allemand Der Spiegel, partenaire de l’EIC, les avocats du footballeur ont répliqué qu’il a envoyé « une somme à 7 chiffres » à l’Unicef. Des dons confirmés par l’organisation qui menace le média français de poursuites judiciaires. « [David Beckham] offre généreusement son temps, son soutien et son énergie », défend-t-elle.

Le défraiement d’un déplacement en jet privé demandé

David Beckham, dont le patrimoine est estimé à 325 millions d’euros par le Sunday Times, se servirait alors de son titre d’ambassadeur pour faire fructifier ses affaires. Cette image de sportif généreux lui permet d’avoir une couverture médiatique positive, et de développer la marque Beckham.

L’homme jugé « le plus sexy » du monde a même été plus loin. Selon l’enquête, il aurait tenté de se faire défrayer des déplacements déjà payés. Lors de sa tournée en Asie, il aurait demandé à Unicef le remboursement de son trajet en avion à 8 000 euros, prétextant une mission au Cambodge, à laquelle il n’a pas assisté. Or, l’aller-retour en jet privé était déjà financé par ses sponsors.

Les révélations ne s’arrêtent pas là. Afin d’échapper aux impôts sur les revenus en Grande Bretagne, le footballeur et sa femme ont réalisé un montage d’optimisation fiscale. Le couple star aurait fraudé en cachant au fisc britannique des sommes perçues grâce à des investissements dans des productions cinématographiques, comme Avatar et Die Hard 4, affirme Mediapart.

Mais ce litige financier le prive des honneurs. David Beckham ne peut pas concrétiser son rêve : obtenir le titre de chevalier de l’ordre de l’Empire britannique.