La journée de Donald Trump : le président qui délivre du « mal »
La journée de Donald Trump : le président qui délivre du « mal »
Le Monde.fr avec AFP
Connaissant un nouveau revers avec le blocage temporaire de son décret anti-immigration, Donald Trump a pris de nouvelles sanctions contre l’Iran et entamé la dérégulation du secteur financier.
Un juge fédéral de Seattle a bloqué temporairement vendredi 3 février le décret du président américain Trump interdisant l’entrée aux Etats-Unis pour les ressortissants de sept pays musulmans, le revers le plus important pour cette mesure très controversée.
Cette injonction temporaire du juge fédéral James Robart est valide sur l’ensemble du territoire américain, le temps qu’une plainte déposée lundi par le procureur de l’Etat de Washington, Bob Ferguson, soit examinée entièrement.
Les juges fédéraux de plusieurs autres Etats ont également statué contre l’interdiction depuis qu’elle a été décrétée vendredi dernier, notamment en Californie et dans l’Etat de New York, mais la décision du juge Robert est celle dont la portée est la plus vaste.
« La constitution a vaincu aujourd’hui, a déclaré M. Ferguson, qui a porté plainte lundi pour invalider des points clés du décret présidentiel, après l’annonce de la décision. Personne n’est au-dessus de la loi, pas même le président. »
Le gouverneur de l’Etat de Washington Jay Inslee a quant à lui qualifié la décision de « victoire éclatante » mais a averti que la bataille pour annuler le décret de M. Trump n’était pas terminée.
Sanctions contre l’Iran
Fidèle à son habitude, Donald Trump a commencé sa journée par une salve de tweets et mis en garde une nouvelle fois l’Iran.
« L’Iran joue avec le feu, “ils ne se rendent pas compte de combien le président Obama était gentil” avec eux. Pas moi ! », a écrit le milliardaire sur Twitter, quelques jours après un test de missile qui a provoqué la colère de Washington.
Plus tard dans la journée, son administration a imposé de nouvelles sanctions contre 25 personnes et entités soupçonnées d’être impliquées dans le programme balistique de l’Iran.
Sa réaction suite à l’attaque du Louvre
Le président américain a également commenté sur Twitter l’attaque d’une patrouille militaire à l’entrée du musée du Louvre à Paris, estimant que la France était « de nouveau à cran ».
« Un autre terroriste islamique radical vient juste d’attaquer le musée du Louvre à Paris. Les touristes ont été placés en confinement. La France est de nouveau à cran. Réagis US », a-t-il tweeté.
A new radical Islamic terrorist has just attacked in Louvre Museum in Paris. Tourists were locked down. France on edge again. GET SMART U.S.
— realDonaldTrump (@Donald J. Trump)
Détricoter la réglementation financière
Le président américain a signé vendredi deux directives destinées à détricoter la réglementation financière, la loi Dodd-Frank, élaborée après la crise financière de 2008. Une mesure saluée par les banquiers de Wall Street.
Le premier décret donne cent vingt jours au secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, pour faire des recommandations dans le but d’amender cette loi. Le second exhorte le ministère du travail de retarder l’application de la « règle fiduciaire », qui oblige les professionnels de la finance à agir prioritairement dans l’intérêt de leurs clients lorsqu’il s’agit de donner des conseils sur des placements en vue de leur retraite.
Une lettre des démocrates pour évincer Stephen Bannon
Cinquante parlementaires démocrates ont écrit à Donald Trump vendredi pour demander des explications sur la nomination de son conseiller en stratégie Stephen Bannon au poste de membre permanent du Conseil de sécurité nationale (CSN).
« La sécurité nationale ne devrait jamais être victime de la politique partisane », ont déploré les démocrates de la Chambre dans cette lettre. Les parlementaires réclament en outre à Donald Trump une « explication écrite de [sa] décision d’injecter de la politique » au sein de CSN, en élevant ainsi cet ex-banquier d’affaires au rang de membre permanent du Conseil.
Une exposition au MoMA en protestation
Le célèbre musée d’art moderne (MoMA) de New York a décidé d’exposer des oeuvres d’artistes originaires de plusieurs pays ciblés par le décret anti-immigrés de Donald Trump, dans un acte de protestation contre ce texte. Sept oeuvres d’artistes d’origine soudanaise, irakienne, ou iranienne ont été installées jeudi soir, en lieu et place d’oeuvres de Picasso, Matisse ou Picabia, a affirmé le New York Times.
MoMA made way for artists who can't see their work because of President Trump's travel ban https://t.co/QljSPuG8ED https://t.co/EgQwkU9m5N
— nytimesarts (@New York Times Arts)
A côté de chaque oeuvre, le musée a placé cette inscription : « Cette oeuvre est celle d’un artistes originaire d’un pays dont les ressortissants sont interdits d’entrée aux Etats-Unis, d’après le décret présidentiel du 27 janvier 2017. » Le musée va également projeter ce mois-ci plusieurs films de réalisateurs soumis à l’interdiction d’accès au territoire américain qu’impose le décret.
Week-end à Mar-a-Lago
Donald Trump a quitté Washington vendredi pour rejoindre sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride, rebaptisée par ses conseillers la « Maison Blanche d’hiver ».
Le président américain, accompagné de son proche conseiller Stephen Bannon, a été accueilli à l’aéroport Palm Beach par son épouse Melania, qui avait passé la semaine à New York avec leur fils Barron.
Le tweet du jour
Environ 60 000 visas pour les Etats-Unis ont été révoqués dans la foulée du décret migratoire du président américain à l’encontre des ressortissants de sept pays musulmans, selon des chiffres du Département d’Etat.
We must keep "evil" out of our country!
— realDonaldTrump (@Donald J. Trump)
« Nous devons garder “le mal” hors de notre pays », a tweeté Donald Trump en fin de journée, dans une apparente référence à ce décret.