Législatives partielles en Haïti : le parti de Jovenel Moïse sort vainqueur
Législatives partielles en Haïti : le parti de Jovenel Moïse sort vainqueur
Le Monde.fr avec AFP
Le PHTK remporte ainsi quatre des huit sièges de sénateurs en jeu, ses alliés trois. Les résultats publiés sont préliminaires, et contestables devant les tribunaux électoraux.
Le parti du président élu d’Haïti et ses alliés sont les grands vainqueurs des législatives partielles, selon les résultats annoncés vendredi 3 février après-midi. Ces élections ont permis au parlement d’être totalement renouvelé après un an et demi de marathon électoral.
Le parti haïtien Tet Kale (PHTK) rafle quatre des huit sièges de sénateurs qui étaient en jeu lors des scrutins organisés le 29 janvier et ses alliés remportent trois autres postes.
Ces résultats assurent à Jovenel Moïse une majorité dans les deux chambres du parlement devant lequel il va prêter serment mardi matin.
Le poste de sénateur du département du Centre contestable
Aux sénatoriales, le parti de Jovenel Moïse, qui prendra ses fonctions présidentielles mardi, essuie son seul échec dans le département de l’Ouest, où se situe l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Le poste de sénateur en jeu pour ce département, qui concentre plus de 40 % de l’électorat haïtien, était convoité par 20 candidats et le représentant du PHTK était arrivé en tête au premier tour.
Mais Fednel Monchéry a finalement été battu par Patrice Dumont, ancien journaliste sportif très populaire. Sur son compte Twitter, le candidat PHTK a reconnu sa défaite en remerciant les membres du conseil électoral provisoire (CEP) : « Malgré les suspicions qu’il y avait envers eux, leur impartialité et la publication des procès-verbaux ont démontré qu’ils sont des gens sérieux », a écrit en créole Fednel Monchéry.
Voici les résultats pour le département de l'ouest: Pierre Paul Patrice Dumond RPH 149918 | Fednel PHTK 104825 https://t.co/okvkHSFAW2
— senateurdumont (@Patrice Dumont)
Les résultats publiés vendredi ne sont que préliminaires car tout candidat peut légalement les contester devant les tribunaux électoraux. Le poste de sénateur du département du Centre risque d’occasionner cette contestation car moins de 100 voix séparent le candidat du PHTK, annoncé vainqueur, de son adversaire.
Une faible participation à ce marathon électoral
A l’été 2015, Haïti s’était lancée dans un véritable marathon électoral face à la nécessité de tenir des élections locales et municipales (en retard de près de 6 ans), de renouveler l’ensemble de ses députés, deux tiers du sénat et finalement aussi d’élire son nouveau président.
En un an et demi, le pays le plus pauvre de la Caraïbe a dû organiser quatre journées de vote car des fraudes massives ont obligé les autorités à annuler et réorganiser le premier tour de la présidentielle.
Fatigués par cette interminable crise électorale, les citoyens n’ont jamais montré une grande volonté de participer. En novembre, pour le premier tour de la présidentielle, l’élection qui passionne le plus les citoyens, seuls 21 % des électeurs ont voté.
Cette désaffection civique s’explique par la faiblesse de l’offre politique et la défiance des citoyens quant à la capacité des élus à travailler pour l’amélioration de leurs conditions de vie.