Embourbé dans les soupçons d’emplois fictifs de son épouse et de deux de ses enfants, François Fillon est arrivé samedi 11 février à La Réunion pour un séjour de trois jours. Il a été accueilli à l’aéroport par des sympathisants.

« On veut m’abattre et abattre la droite. Je ne laisserai pas faire. Nos électeurs commencent à en avoir plus qu’assez », affirme le candidat de droite à la présidentielle dans un entretien au Quotidien de La Réunion, publié samedi. « Le déferlement médiatique relève de l’acharnement », ajoute-t-il.

L’objectif du voyage est de convaincre les Réunionnais, qui avaient voté majoritairement pour François Hollande en 2012, que « parmi tous les candidats », il est « le plus déterminé à faire bouger les choses », alors que 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.

« Je veux le faire parce que j’ai l’intime conviction que les outre-mer assurent le rayonnement, la grandeur et la diversité de notre pays. Ce sont toutes ces richesses qui fondent la singularité et la magie de la France. »

La Réunion est « un symbole de la grandeur de la France », a-t-il encore déclaré à son arrivée, « c’est aussi un résumé de tous les maux de notre pays, le chômage, l’insécurité. Je suis venu présenter un projet puissant. »

Messe et meeting dimanche

M. Fillon doit s’entretenir pendant son séjour avec les élus de droite et du centre de l’île. Il va assister dimanche matin à la messe à l’église de Saint-Gilles, avant de donner un meeting à Saint-Pierre en fin d’après-midi.

Lundi matin, M. Fillon, qui loue « l’admirable coexistence entre les différentes confessions religieuses » de l’île, prévoit de visiter « la plus vieille mosquée de France » à Saint-Denis, puis de rencontrer le Groupe de dialogue interreligieux.

Son programme comporte aussi plusieurs étapes sur des thèmes économiques. Sont prévues une visite du site de stockage d’électricité d’Akuo Les Cèdres, une « rencontre avec le monde économique » à l’occasion de la visite d’une start-up à Bras Panon-Est, ainsi que la visite d’une usine de méthanisation. Avant son départ pour Paris lundi soir, l’ex-premier ministre, réputé pour sa passion de la course automobile, ira par ailleurs visiter le circuit de course Félix-Guichard à Sainte-Anne.

« Chaleur fraternelle »

Ces trois jours à plus de 9 000 kilomètres de la métropole permettront-ils au candidat d’oublier la tempête politico-médiatique qu’il affronte depuis près de trois semaines ?

M. Fillon affirme arriver sur l’île « avec de la passion et de la détermination. J’aime La Réunion. Il y a sur cette île une chaleur fraternelle qui est à l’honneur de notre nation. »

« Oui », il ira jusqu’au bout de sa candidature, insiste-t-il, voulant ignorer un sondage Odoxa publié vendredi selon lequel sept Français sur dix pensent qu’il doit renoncer.

« Ce ne sont pas [Emmanuel] Macron ou [Marine] Le Pen qui vont enrayer le déclin de la France », dit-il, en ciblant à nouveau la présidente du Front national et l’ex-ministre de l’économie.