PSA étudie une reprise des activités d’Opel
PSA étudie une reprise des activités d’Opel
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Un rapprochement entre PSA et GM Europe pourrait aider le constructeur français à parvenir à une taille critique.
PSA a immatriculé en 2016 3,15 millions de véhicules, loin derrière le quatuor de tête qui oscille autour des 10 millions d’unités chacun - Volkswagen, Toyota, General Motors et Renault-Nissan, récemment renforcé de Mitsubishi. | © Ina Fassbender / Reuters / REUTERS
Le groupe PSA « explore la possibilité d’acquérir Opel et Vauxhall », activités européennes de l’américain General Motors (GM), a annoncé mardi 14 février, un porte-parole du constructeur automobile français.
PSA et Opel sont actuellement liés par trois projets communs de véhicules : le nouveau Zafira, produit en France chez PSA ; le successeur du C3 Picasso, qui sera fabriqué en Espagne chez Opel ; et un petit utilitaire.
Projets communs
« Dans ce cadre, General Motors et le groupe PSA examinent régulièrement une opportunité d’étendre leur coopération, et le groupe PSA confirme explorer de nombreuses initiatives stratégiques dont le but est à la fois d’améliorer la rentabilité et la performance opérationnelle, y compris un rapprochement avec Opel et Vauxhall », a ajouté le porte-parole de PSA. C’est sous cette dernière marque que sont commercialisés au Royaume-Uni les véhicules connus sur le continent sous la marque Opel.
Ces partenariats industriels, ainsi qu’une coentreprise dans les achats de pièces en Europe, sont hérités de la grande alliance stratégique nouée au début de 2012 entre General Motors et PSA, mais dont les ambitions ont ensuite été considérablement revues à la baisse. Le groupe américain a finalement cédé, à la fin de 2013, les 7 % qu’il avait pris au capital de PSA, alors en graves difficultés financières.
Seize ans de pertes pour GM en Europe
Cette annonce suit d’une semaine celle de GM d’une perte de 257 millions de dollars pour ses activités européennes, le seizième exercice annuel dans le rouge d’affilée du géant américain sur le Vieux Continent.
Le géant de Detroit a perdu plus de 15 milliards de dollars en Europe depuis 2000 et ne table désormais sur un retour à l’équilibre qu’en 2018, après une année 2016 plombée par les premières conséquences du Brexit et la baisse du cours de la livre sterling.
Course à la taille critique
Le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, venu de Renault Nissan , connaît bien les avantages d’un tel projet dans un secteur automobile où la taille est devenue cruciale, notamment pour les constructeurs généralistes. Il en connaît aussi les inconvénients, notamment la complexité sociale et industrielle qui accompagne tout rapprochement.
Un rapprochement entre PSA et GM Europe, dont les contours restent à préciser, pourrait aider le constructeur français à parvenir à une taille critique, élément jugé important dans une industrie à faibles marges, gourmande en capitaux et en dépenses de recherche et développement.
Le montant d’un éventuel rachat reste la grande inconnue. PSA, après avoir frôlé la faillite en 2013-2014 et n’avoir dû son salut qu’à l’arrivée au capital d’un partenaire chinois, Dongfeng, et de l’Etat français, est revenu dans le vert dès l’exercice 2015 en dégageant 1,2 milliard d’euros de bénéfice net. Ses résultats 2016 seront publiés le 23 février.
PSA, qui compte dix usines d’assemblage en Europe, dont cinq en France, a immatriculé en 2016 3,15 millions de véhicules sous ses trois marques Peugeot, Citroën et DS, loin derrière le quatuor de tête, qui oscille autour des 10 millions d’unités chacun (Volkswagen, Toyota, General Motors et Renault-Nissan, récemment renforcé de Mitsubishi).
Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès d’Opel ou de deux actionnaires de PSA, la famille Peugeot et le groupe chinois Dongfeng Motor.
L’Etat français, troisième grand actionnaire de PSA, n’a pas souhaité commenter ces informations a fait savoir une porte-parole du ministère de l’économie. A la Bourse de Paris, PSA gagne 5,13 %, à 18,845 euros, à 13 h 15, dans des volumes d’échanges étoffés, après avoir touché un plus haut depuis juillet 2015, à 19,165 euros.
En avant-Bourse à Wall Street, le titre GM progresse de 2,8 %. Les spéculations sur une consolidation du secteur profitent à l’ensemble des valeurs automobiles des deux côtés de l’Atlantique.