Les péripéties françaises d’un skieur de fond vénézuelien
Les péripéties françaises d’un skieur de fond vénézuelien
Le Monde.fr avec AFP
Adrian Solano a pu finalement décoller lundi de Caracas pour participer à une compétition internationale en Finlande, un mois après que la France l’eut expulsé
Un skieur de fond vénézuélien a pu décoller lundi 20 février de Caracas pour participer à une compétition internationale en Finlande, un mois après que la France l’eut expulsé selon des critères qu’il juge discriminatoires.
Adrian Solano a pris l’avion pour aller participer aux Championnats du monde de ski nordique à Lahti, un mois après avoir été arrêté lors d’une escale à Paris alors qu’il devait se rendre en Suède.
« Quand je suis arrivé à Paris, le 19 janvier, j’ai expliqué que j’allais en Suède pour m’entraîner. Ils n’ont pas cru que je faisais du ski au Venezuela (...) Je n’avais que 28 euros et les policiers m’ont accusé d’immigration parce que ça se passait mal dans mon pays », raconte le sportif de 22 ans.
« Style vestimentaire »
Adrian Solano assure avoir été retenu pendant six heures malgré des papiers en règle et une lettre d’invitation de son entraîneur et des quatre autres skieurs de la délégation vénézuélienne de la compétition.
Envoyé plusieurs jours dans un hôtel de Paris jusqu’à ce qu’il rencontre un juge pour lui « démontrer qu’il se rendait à la compétition », il a finalement été renvoyé et a dû demander de l’aide au consulat du Venezuela à Paris, qui lui a acheté un billet de retour, explique-t-il.
« A cause de mon style vestimentaire, de ma tête ou de mes traits ils m’ont discriminé. Maintenant je suis désavantagé, j’ai perdu un mois d’entraînement sur la neige », déplore Adrian Solano, ajoutant que faire de la compétition est son rêve.
César Baena, son entraîneur, a condamné le traitement infligé à son skieur, qui doit prendre part à la compétition dès jeudi. « La police s’est moquée de lui, ils lui ont dit que le ski au Venezuela n’existait pas », a-t-il réagi auprès de l’AFP.