Ce qu’il faut retenir du passage de Jean-Luc Mélenchon dans « L’Emission politique »
Ce qu’il faut retenir du passage de Jean-Luc Mélenchon dans « L’Emission politique »
Le Monde.fr avec AFP
Après avoir évoqué la question d’une candidature unique à gauche à la suite du ralliement de Yannick Jadot à Benoît Hamon, l’eurodéputé est revenu sur son programme pour l’élection présidentielle
Jean-Luc Mélenchon passe à "L’Emission politique" sur France 2 avec Léa Salamé et David Pujadas. | LAURENCE GEAI POUR "LE MONDE"
Le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, était l’invité de « L’Emission politique », jeudi 23 février sur France 2. Après avoir évoqué la question d’une candidature unique à gauche à la suite du ralliement de Yannick Jadot à Benoît Hamon, l’eurodéputé est revenu sur son programme pour l’élection présidentielle, réaffirmant notamment sa volonté de convoquer un référendum sur la sortie de l’Union européenne.
Il a également débattu avec la présidente Les Républicains de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, et le comédien Philippe Torreton. Retour sur les principaux points à retenir de cette émission.
- Il est disponible pour rencontrer Hamon « dimanche ou lundi »
Interrogé sur l’accord entre Yannick Jadot et Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon a répondu à l’appel au rassemblement lancé jeudi soir par l’écologiste.
« Parlons-nous, j’en suis bien d’accord. Mais je ne prendrai pas le problème comme il le fait. [Yannick Jadot] a déjà retiré sa candidature avant même le vote de ses amis, a-t-il critiqué. S’il y a un problème aujourd’hui à gauche, ce n’est pas moi qui le pose. Ça ne sert à rien de vouloir recommencer l’accord d’appareil. Je suis disponible dimanche ou lundi pour rencontrer M. Hamon, qu’on discute ».
Le candidat de La France insoumise a invité le candidat socialiste à « marcher avec [lui] » lors de son meeting parisien du 18 mars.
- Un référendum sur la sortie de l’Europe
Dans son programme Jean-Luc Mélenchon, propose « une refondation démocratique, sociale et écologique des traités européens par la négociation ». Négociation à l’issue de laquelle le peuple français « décidera souverainement de sa participation à l’Union européenne refondée ou de la sortie ». Lors de « L’Emission politique », l’eurodéputé a réaffirmé sa volonté de négocier avec l’Allemagne.
“Pour la première fois, Mme Merkel va entendre un président de la République dire “nous ne sommes plus d’accord”. Ni Sarkozy ni Hollande n’ont renégocié les traités. Il n’a même pas essayé. Parce que personne n’est en état de dire non à la France. […] En ce qui concerne la sortie de l’Europe, ce n’est pas moi qui prendrai une telle décision, je me présenterai devant le peuple. “
- M. Mélenchon souhaite un plan de « 100 milliards d’investissement »
Sur le volet économique, Jean-Luc Mélenchon, qui a dévoilé son programme lors d’une émission de cinq heures dimanche, a rappelé les principales mesures qu’il prévoit. « On met 100 milliards d’investissement. […] A la sortie du circuit, ça mettra du temps, il y a 190 milliards de recettes supplémentaires, assure-t-il. Dans les 100 milliards d’investissement que je souhaite faire, il y a par exemple 10 milliards du plan zéro obstacle demandé par toutes les personnes en situation de handicap. »
Sur l’emploi, il a précisé : « Il y a les entreprises que nous allons recréer. Il y a par exemple un plan filière bois dans mon programme. Le plan inclut qu’il y ait un redémarrage de la production française. Ce mécanisme recrée du tissu industriel. Dans mon plan, il y a 3 millions d’emplois. »
Concernant son programme fiscal, l’eurodéputé a annoncé son intention d’« étaler l’impôt sur 14 tranches au lieu de 5 aujourd’hui. La contribution sociale généralisée (CSG) deviendra progressive. »
« Quant aux sociétés, nous baissons l’impôt sur les sociétés. Mais en même temps, sur les très grandes sociétés, je taxe la spéculation financière, ça rapporte 5 milliards. »
- M. Mélenchon veut sortir du nucléaire
En débat avec M. Mélenchon, la maire (Les Républicains) de Pierrelatte (Drôme) et vice-présidente du département de la Drôme, Marie-Pierre Mouton, a évoqué la question du nucléaire à travers la centrale du Tricastin, qui se trouve dans son département. Elle reproche à M. Mélenchon de vouloir fermer toutes les centrales nucléaires.
Mais l’eurodéputé a renouvelé sa volonté de privilégier les énergies renouvelables.
« Il y a un incident tous les jours [avec les centrales nucléaires]. Je dis que le nucléaire est dangereux. Il y a Fukushima et Tchernobyl pour nous le rappeler. Nous sommes 65 millions de Français, s’il y a un problème dans votre département, c’est tout le pays qui est touché. Les réacteurs arrivés à 40 ans seront tous remplacés. »
Le candidat de la France Insoumise a aussi tenu à rassurer sur l’avenir des employés du nucléaire, en précisant que « la totalité des salariés des centrales seront recyclés dans les démontages des centrales et dans les énergies que nous allons mettre en place » ?
« Le fait de démonter les centrales va occuper les gens qui y travaillent déjà. Il y aura plus d’emplois dans le renouvelable qu’il y en a dans le nucléaire. 700 000 emplois seront créés par la sortie du nucléaire », a-t-il poursuivi.
- De nombreux points de divergence avec Marine Le Pen
Interrogé sur les points similitude avec le programme Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon a au contraire souligné les points divergence.
« Mme Le Pen et moi sommes séparés par le fait qu’elle ne croit pas à la nation républicaine comme moi. Elle croit à la préférence nationale. Je ne suis pas un nationaliste, je suis un patriote, ça n’a rien à voir. Je propose le protectionnisme solidaire. Je négocie avec les autres pays, je ne m’enferme pas. Je ne crois pas à la nation ethnique. Un français sur quatre a un grand-parent étranger. Comment accepter que le droit du sol prenne le pas sur le droit du sang ? C’est une guerre contre 11 millions de Français. »
- Deux enseignants par classe en maternelle
En débat avec la présidente Les Républicains de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, vers la fin de l’émission, M. Mélenchon a évoqué son programme éducatif. Il est « partisan du fait que dans les classes de maternelle, il y ait toujours deux enseignants par classe ».
« Le savoir est la seule richesse qu’a notre pays. Plus ont le partage plus il y en a. Je suis prêt à payer autant qu’il faut. […] Il faut varier les formes pédagogiques de l’enseignement. Je voudrais développer les réseaux de lycées professionnels. »