Défections en chaîne dans la campagne de François Fillon
Défections en chaîne dans la campagne de François Fillon
Après la décision du candidat des Républicains de poursuivre sa campagne malgré sa future mise en examen, la liste d’élus et de cadres de droite et du centre annonçant leur mise en retrait de la campagne s’allonge.
Démissions en cascade à droite. Dans le sillage du juppéiste Vincent Le Roux et du directeur adjoint de la campagne, le lemairiste Sébastien Lecornu, une quinzaine de permanents du QG de François Fillon quittent la campagne du candidat de la droite, ce jeudi 2 mars. Il s’agit d’hommes et de femmes de l’ombre inconnus du grands publics mais indispensables à l’organisation d’une campagne.
Au lendemain de la décision du candidat des Républicains de poursuivre sa campagne, malgré une convocation par les juges en vue d’une mise en examen, la liste d’élus et de cadres de droite et du centre annonçant leur mise en retrait de la campagne s’allonge.
- Des proches de Bruno Le Maire
Bruno Le Maire, le 3 juin 2016. | JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Bruno Le Maire, ancien candidat à la primaire, qui était le représentant de François Fillon pour les questions internationales, a été le premier, mercredi 1er mars, à annoncer qu’il quittait ses fonctions pour rester « en accord avec [ses] principes ».
Des proches de M. Le Maire ont rejoint sa démarche : Arnaud Robinet, député et maire de Reims ; Laure de La Raudière, députée d’Eure-et-Loir et porte-parole de M. Fillon pour le numérique ; Franck Riester, député de Seine-et-Marne ; Alain Chrétien, député et maire de Vesoul.
La maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, a également appelé à un retrait de François Fillon, dans une tribune publiée dans Le Monde.
- Des proches d’Alain Juppé
Alain Juppé et Fabienne Keller, le 22 avril 2015. | AFP/PATRICK HERTZOG
La sénatrice Fabienne Keller, porte-parole d’Alain Juppé pendant la campagne de la primaire, a été la première à claquer la porte mercredi.
D’autres juppéistes suivent le mouvement. Jeudi matin, Vincent Le Roux, l’un des collaborateurs les plus proches du maire de Bordeaux à son service depuis plus de vingt ans, a quitté sa fonction de conseiller dans la campagne. François Fillon perd un homme précieux très bon connaisseur des réseaux militants de la droite. D’autres devraient faire de même dans la journée.
- Des proches de Nicolas Sarkozy
La vice-présidente de l’Assemblée nationale, Catherine Vautrin, le 3 novembre 2015. | LIONEL BONAVENTURE / AFP
Le député de Paris Pierre Lellouche a lâché François Fillon mercredi, estimant que la campagne de M. Fillon avait atteint un « point de non-retour ». Il a demandé que l’élection présidentielle soit reportée. Il a été rejoint par la députée Catherine Vautrin, vice-présidente de l’Assemblée, qui a dit souhaiter « un autre candidat ».
Le député Sébastien Huyghe a lui tweeté : « On ne peut pas dire les yeux dans les yeux aux Français qu’on se retirera en cas de mise en examen et faire le contraire aujourd’hui. »
- L’UDI en retrait
L’UDI a annoncé, par la voix de son président Jean-Chistophe Lagarde, que la parti suspendait sa participation à la campagne de François Fillon. Le député Yves Jégo, qui avait soutenu M. Le Maire pendant la primaire, a publiquement approuvé la position de l’ancien ministre.
- Et aussi
Jean-Luc Warsmann, député LR des Ardennes, a décidé de « ne pas participer à la campagne » de François Fillon qui a « réagi par des arguments et des mots [qu’il] ne partage pas ».
L’ancienne ministre Christine Boutin a demandé à M. Fillon de « retirer sa candidature », « au nom de la parole donnée ».