Xavier Crubezy lors de son procès devant le tribunal correctionnel de Marseille le 27 janvier 2017. | BORIS HORVAT / AFP

Le policier marseillais qui avait tué en 2010 un homme d’un tir de Flash-Ball lors d’une interpellation mouvementée a été condamné, vendredi 3 mars, à six mois de prison avec sursis. Il s’agissait du premier homicide par cette arme répertorié en France.

Récusant la thèse de la légitime défense avancée par le fonctionnaire de police, le procureur avait requis dix-huit mois de prison avec sursis à l’encontre de Xavier Crubezy, qui était jugé devant le tribunal correctionnel de Marseille pour homicide involontaire.

Le tribunal a également prononcé la dispense de mention de cette peine sur le casier judiciaire du fonctionnaire, présent à l’énoncé du délibéré.

« On est forcément déçu, on estimait effectivement que dans le dossier, il n’y avait juridiquement aucun obstacle objectif à ce que la relaxe soit prononcée. Ce n’est pas le cas, nécessairement on est déçu », a réagi son avocate, Me Sandrine Pauzano.

Arrêt cardiaque

Xavier Crubezy, qui exerce aujourd’hui dans les CRS, a fait valoir son « devoir de réserve » et refusé de commenter la décision. Il a dix jours pour faire appel du jugement.

Le fonctionnaire avait atteint au niveau du thorax, avec un projectile de Flash-Ball, Mustapha Ziani, un résident d’un foyer de travailleurs qui venait de blesser l’un de ses voisins à coups de couteau, s’était retranché dans sa chambre et avait jeté une tasse à la face du policier. Il était mort le lendemain d’un arrêt cardiaque.

L’enquête avait démontré que M. Crubezy avait utilisé son Flash-Ball à environ 4,40 m alors que l’administration exige une distance minimale de 7 mètres.