La Cour constitutionelle sud-coréenne a entériné, vendredi 10 mars, la destitution de la présidente Park Geun-hye, emportée par un retentissant scandale de corruption, a annoncé son président.

Les agissements de Mme Park « ont porté gravement atteinte à l’esprit (...) de la démocratie et de l’Etat de droit », a déclaré le président de la plus haute instance judiciaire de Corée du Sud, Lee Jung-mi. « La présidente Park Geun-hye (...) a été congédiée ».

Mme Park, 65 ans, fille du dictateur militaire Park Chung-Hee, était devenue en 2012 la première femme à diriger la Corée du Sud, avec le plus grand nombre de voix d’un candidat de l’ère démocratique.

Décision unanime des juges

La décision unanime des juges de la Cour, qui valident ainsi la destitution le 9 décembre de Mme Park par l’Assemblée nationale, constitue le point d’orgue politique de ce scandale à rebondissements.

Elle signifie que Mme Park doit quitter la Maison bleue, la présidence sud-coréenne, et qu’une élection présidentielle anticipée devra être organisée sous 60 jours. Mme Park, premier chef de l’Etat sud-coréen limogé de la sorte, perd aussi son immunité présidentielle, ce qui l’expose à d’éventuelles poursuites judiciaires.

Le scandale est centré sur la confidente de l’ombre de la présidente, Choi Soon-Sil, jugée pour avoir soutiré des millions de dollars à de grands groupes industriels. La Cour a estimé que Mme Park avait enfreint la loi en permettant à son amie de se mêler des affaires de l’Etat.

« Le président doit user de son pouvoir conformément à la Constitution et aux lois et les détails de son travail doivent être transparents, afin que le peuple puisse évaluer son travail », dit l’arrêt. « Mais Mme Park a complètement dissimulé les ingérences de Mme Choi dans les affaires de l’Etat, les a démenties quand des soupçons ont émergé et a même critiqué ceux qui avaient émis ces soupçons ».