Nouvel esclandre entre la Turquie et les Pays-Bas
Nouvel esclandre entre la Turquie et les Pays-Bas
Le Monde.fr avec AFP
Recep Tayyip Erdogan a évoqué le massacre de Srebrenica que les casques bleus néerlandais, en 1995, n’ont pas réussi à empêcher.
Le massacre de Srebrenica continue de hanter les Pays-Bas, où une enquête avait entraîné la démission du gouvernement en 2002. | DADO RUVIC / REUTERS
La crise diplomatique entre La Haye et Ankara qui a éclaté au cours du week-end s’est encore envenimée, mardi 14 mars.
Lors d’un discours retransmis à la télévision, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a évoqué le massacre de Srebrenica que les casques bleus néerlandais, envoyés pour défendre l’enclave sous mandat des Nations unies, n’ont pas réussi à empêcher.
« Nous connaissons les Pays-Bas et les Néerlandais par le massacre de Srebrenica. Nous savons combien leur moralité (…) a été entamée par les 8 000 Bosniaques qui ont été massacrés. »
Le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a répliqué, qualifiant de « falsification nauséabonde de l’histoire » les propos du président turc. « Le ton d’Erdogan est devenu encore plus hystérique », a-t-il réagi à la chaîne de télévision privée RTL Nieuws. « C’est inhabituel et inacceptable. »
Plus de 8 300 hommes et garçons musulmans avaient été tués par les forces serbes de Bosnie dans l’enclave de Srebrenica en l’espace de quelques jours de juillet 1995. Il s’agit de la pire tuerie commise en Europe depuis la seconde guerre mondiale.
Tragédie pour les Pays-Bas
Cette tragédie continue de hanter les Pays-Bas, où une enquête avait entraîné la démission du gouvernement en 2002 et où, en septembre 2013, après un jugement d’un tribunal néerlandais, le pays était devenu le premier Etat au monde tenu pour responsable des actes de ses soldats sous mandat de l’ONU.
Samedi, les autorités néerlandaises ont empêché deux ministres turcs de participer sur leur sol à des meetings de campagne en faveur du référendum du 16 avril destiné à renforcer les pouvoirs présidentiels. Le président turc s’était alors emporté contre ces décisions, parlant à plusieurs reprises de pratiques « nazies » ou « fascistes ».
Lundi soir, la Turquie a annoncé la suspension des relations au plus haut niveau avec les Pays-Bas et son refus du retour à Ankara de l’ambassadeur néerlandais.