Soupçons d’emplois fictifs : François Fillon mis en examen, notamment pour détournement de fonds publics
Soupçons d’emplois fictifs : François Fillon mis en examen, notamment pour détournement de fonds publics
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le candidat des Républicains à la présidentielle a été convoqué par les juges d’instruction dans le cadre de l’affaire des emplois présumés fictifs de son épouse et de deux de ses enfants.
François Fillon, le 21 février 2017. | LIONEL BONAVENTURE / AFP
François Fillon a été mis en examen, mardi 14 mars, pour « détournement de fonds public », « complicité et recel de détournement de fonds publics », « complicité et recel d’abus de bien sociaux », et « manquements aux obligations de déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique », selon plusieurs sources judiciaires.
Initialement prévue mercredi devant des juges d’instruction dans le cadre de l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs de son épouse et de deux de ses enfants, « l’audition a été avancée pour qu’elle se déroule dans des conditions de sérénité », a précisé l’avocat de M. Fillon Antonin Lévy à l’Agence France-Presse.
Une enquête judiciaire avait été ouverte par le Parquet national financier (PNF) le 25 janvier, à la suite des premières révélations du Canard enchaîné. Après un mois d’investigation, le PNF avait décidé le 24 février de confier le dossier à trois juges d’instruction. Ce sont eux qui ont mis en examen M. Fillon mardi.
Lundi, sur Europe 1, l’ancien premier ministre avait de nouveau déploré un « calendrier » judiciaire « indexé sur le calendrier politique ». Il a affirmé à plusieurs reprises, ces dernières semaines, qu’il maintiendrait sa candidature à l’élection présidentielle, même s’il était mis en examen.
Collaboratrice parlementaire entre 1986 et 2013
Selon le Canard enchaîné, Penelope Fillon a été assistante parlementaire auprès de son époux, alors député de la Sarthe, entre 1986 et 1990, puis entre 1998 et 2002. Elle a ensuite été employée par le suppléant de François Fillon, Marc Joulaud, entre 2002 et 2007.
Avant de retravailler pour son mari, devenu député de Paris, entre 2012 et 2013 – jusqu’à ce que les règles de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique imposent à M. Fillon de déclarer les revenus de sa femme et l’identité de ses collaborateurs parlementaires. Sur l’ensemble de cette période, elle aurait perçu 680 380 euros net, soit environ 3 600 euros net mensuels.
L’ancien premier ministre aurait également fait travailler ses enfants Marie et Charles lorsqu’il était sénateur. La première, alors élève avocate, d’octobre 2005 à décembre 2006, et le second, de janvier à juin 2009. Mais s’il n’est pas interdit d’embaucher un membre de sa famille en tant que collaborateur parlementaire, celui-ci doit seulement avoir réellement exercé leur fonction. C’est ce que cherchent à établir les enquêteurs depuis la fin de janvier.
L’enquête concerne aussi l’emploi de Mme Fillon à la Revue des deux mondes, rémunérée 3 500 euros net mensuels entre mai 2012 et décembre 2013. Mais pour Michel Crépu, qui dirigeait à l’époque la revue littéraire, l’épouse de François Fillon « a bien signé deux ou peut-être trois notes de lecture », mais « à aucun moment (…) [il n’a] eu la moindre trace de ce qui pourrait ressembler à un travail de conseiller littéraire ». Selon le propriétaire de la revue, et proche de M. Fillon, Marc Ladreit de Lacharrière, l’épouse de l’ancien premier ministre avait également un rôle de conseil auprès de lui.
Affaire Fillon : qu'est-ce qu’une mise en examen ?
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