Le premier ministre, Bernard Cazeneuve, a présenté, jeudi 16 mars, le plan de « revitalisation économique » promis à l’annonce de la fermeture de l’usine Whirlpool à Amiens. Il vise à « rendre nos territoires plus attractifs », avec « des services essentiels », a-t-il expliqué dans une interview publiée par Le Courrier picard.

Sur les 220 millions d’euros du plan, 160 millions serviront à financer le projet de nouvelle ligne ferroviaire Roissy-Picardie, destinée à désenclaver la région en la reliant plus rapidement au réseau TGV. Quelque 40 millions d’euros seront débloqués pour la rénovation de l’hôpital d’Amiens.

M. Cazeneuve a par ailleurs annoncé une subvention de 10,5 millions d’euros pour des bus à Amiens et a confirmé l’ouverture en novembre dans la préfecture de la Somme d’un centre de délivrance de cartes grises, qui doit employer une centaine de personnes.

En plus de ces « mesures en matière de transports, de santé, de cadre de vie », M. Cazeneuve a annoncé le financement de « neuf cents formations supplémentaires dans les métiers de la santé, des énergies renouvelables ou du numérique ».

Réindustrialisation

Alors qu’Amiens a perdu son statut de capitale régionale avec l’absorption de la Picardie dans la nouvelle grande région des Hauts-de-France, le premier ministre doit aussi poser la première pierre d’un « pôle des services publics du XXIe siècle » destiné à « conforter le rôle d’Amiens en tant que territoire d’équilibre de la nouvelle région ».

Dans une agglomération déjà frappée par de nombreuses fermetures d’usine ces dernières années, notamment celle de pneus Goodyear, en 2014, M. Cazeneuve attend « de Whirlpool qu’elle mette en œuvre tous les moyens possibles à la réindustrialisation du site ».

« Les engagements pris par Whirlpool sont jusqu’ici tenus, mais je me garderai bien — comme tant d’autres sont tentés de le faire pour nourrir leurs effets d’annonce — de vous dire si Untel ou Untel est intéressé », répond-il à la question de possibles repreneurs. Une allusion à l’échec d’Arnaud Montebourg dans le dossier de la reprise de Goodyear Amiens lorsqu’il était ministre de l’économie.