« Choigate » : le président de SK Group, troisième conglomérat sud-coréen, interrogé par la justice
« Choigate » : le président de SK Group, troisième conglomérat sud-coréen, interrogé par la justice
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Il devrait être interrogé sur les discussions intervenues entre SK Group et la présidence en 2015, à l’époque où il a bénéficié d’une remise de peine après une condamnation.
Chey Tae-won a déjà été entendu lors d’auditions parlementaires sur le l’affaire de trafic d’influence qui a provoqué la chute de la présidente Park Geun-hye. | © Kim Hong-Ji / Reuters / REUTERS
Les procureurs sud-coréens ont interrogé, samedi 18 mars, Chey Tae-won, président de SK Group, le troisième conglomérat du pays, en lien avec l’affaire de trafic d’influence qui a provoqué la chute de la présidente Park Geun-hye.
Chey Tae-won, dont le conglomérat est actif dans nombre de secteurs comme la chimie, les semi-conducteurs et les télécommunications, n’a fait aucune déclaration à la presse à son arrivée au parquet. Le porte-parole de SK Group s’est refusé lui aussi à tout commentaire.
Il est probable qu’il soit interrogé sur les discussions intervenues entre SK Group et la Maison bleue (le siège de la présidence) en 2015, à l’époque où il a bénéficié d’une remise de peine alors qu’il était en détention pour quatre ans pour détournement de fonds. Trois cadres de SK Group ont été interrogés jeudi dans le cadre de la même enquête.
Deux autres conglomérats au moins font l’objet d’enquêtes, dont Samsung Group, le plus important « chaebol » de Corée du Sud. Son patron, Jay Y. Lee, attend en détention d’être jugé pour corruption, détournement de fonds et autres chefs d’accusation. Lee et Samsung démentent toute malversation. L’autre conglomérat sous enquête est le groupe Lotte.
Faveurs politiques
Park Geun-hye, 65 ans, premier chef d’Etat démocratiquement élu de Corée du Sud à être destitué, est accusée de collusion avec une amie, Choi Soon-sil, qui aurait été chargée de faire pression sur de grandes entreprises afin qu’elles accordent des dons à des fondations créées pour soutenir les initiatives politiques de la présidente.
Park Geun-hye, dont le Parlement a voté la destitution en décembre, a quitté ses fonctions après confirmation de sa destitution par la Cour constitutionnelle le 10 mars.
Accusée de pots-de-vin, d’extorsion et d’abus de pouvoir dans cette affaire qui ébranle le pays depuis octobre, elle doit être interrogée mardi par la justice. Une élection présidentielle a été fixée au 9 mai pour lui trouver un successeur à la Maison bleue.
Mme Park deviendra ainsi le quatrième chef de l’Etat de Corée du Sud à être soumis aux questions des procureurs dans le cadre d’un scandale de corruption. Deux anciens dirigeants des années 1980 et du début des années 1990, Chun Doo-Hwan et Roh Tae-Woo, ont tout deux purgé des peines de prison pour corruption après leur départ du pouvoir.
Un autre ex-président, Roh Moo-Hyun, s’est suicidé en sautant d’une falaise en 2009 après avoir été entendu sur des pots-de-vin présumés.