Benoit Hamon, candidat à la présidentielle 2017, lors du débat sur la santé organisé par la Mutualité française, au Palais Brongniart, à Paris, le 21 février. | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE/FRENCH-POLITICS POUR "LE MONDE"

Il espère que ce sera « son Bourget ». Benoît Hamon organise, dimanche 19 mars, un meeting à l’AccorHotels Arena (anciennement Paris-Bercy), un rendez-vous qu’il voudrait aussi déterminant que le fut le discours de François Hollande au Bourget (Seine-Saint-Denis), en janvier 2012.

M. Hamon doit prendre la parole, seul, à la tribune pour « livrer à la fois un discours sur la France et un discours plus personnel pour montrer qu’il s’inscrit dans l’histoire de la République », explique son entourage. Le candidat socialiste doit trouver un difficile équilibre, lui qui martèle qu’il ne croit « pas en l’homme providentiel ». « Il doit montrer qu’il est un chef d’équipe, donc un chef », résumait, jeudi 16 mars, un de ses lieutenants auprès du Monde.

Une semaine marquée par le lâchage de Manuel Valls

Depuis sa victoire à la primaire de la gauche, fin janvier, le candidat peine à faire entendre sa voix, étouffée par l’affaire Fillon et le duel pré-annoncé entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Il est aussi largement critiqué dans son camp, dont certains membres hésitent à se tourner vers le leader d’En marche !, quand ils ne l’ont pas déjà fait.

La semaine a d’ailleurs commencé pour Benoît Hamon par un lâchage de poids : celui de Manuel Valls. L’ancien premier ministre a déclaré qu’il ne parrainerait pas celui qui l’a défait, allant jusqu’à considérer que le candidat s’était lancé dans une inquiétante « dérive » empreinte d’« une forme de sectarisme ».

Mais, à moins de cinq semaines du premier tour, le candidat du Parti socialiste espère enclencher une nouvelle dynamique. Jeudi, il a présenté son programme, qui s’appuie principalement sur la relance par l’investissement et le pouvoir d’achat.

M. Hamon compte poursuivre l’accélération dimanche 19 mars, puis lors du débat à cinq candidats qui a lieu lundi 20, sur TF1. Mais l’équipe du candidat se garde bien de définir un objectif d’affluence pour le meeting à l’AccorHotels Arena. « Jusqu’à présent, le plus grand meeting de la présidentielle, c’est celui de Macron à la porte de Versailles [en décembre 2016], avec environ 10 000 personnes. Notre objectif, c’est de faire mieux, c’est tout », expliquait jeudi au Monde le député Mathieu Hanotin, codirecteur de la campagne du socialiste.

Un week-end très politique à Paris

Les journées de samedi 18 et dimanche 19 mars seront marquées par trois rendez-vous à Paris.

Jean-Luc Mélenchon organise samedi sa « marche pour la Ve République », entre Bastille et République à Paris. Le candidat de La France insoumise renouvelle l’exercice de 2012, qui avait réuni quelque 120 000 personnes sur le même parcours. Il espère « en faire le plus grand rassemblement de la campagne », selon son directeur de campagne, Manuel Bompard.

Benoît Hamon tient meeting dimanche après-midi à Paris-Bercy. Lui aussi compte faire de ce rendez-vous un tournant dans sa campagne, qui peine à décoller.

Emmanuel Macron essayera de mobiliser d’une autre façon. Il a prévu « plus de soixante-dix événements » dans la capitale tout le long du week-end « pour convaincre autrement ». Au programme : conférences, déjeuners et « randonnées pédestres ».