Plusieurs vidéos, tournées par des secouristes ou des activistes locaux, attestent de l’attaque. | MOHAMED AL-BAKOUR / AFP

Plus d’une cinquantaine de personnes, dont des enfants, ont été tuées mardi 4 avril dans une frappe aérienne qui a émis du « gaz toxique » à Khan Cheikhoun, une ville du nord-ouest de la Syrie tenue par les rebelles, a fait savoir au Monde la défense civile syrienne, les casques blancs. Les auteurs du raid aérien n’ont pas encore été identifiés, mais une composante de l’opposition a d’ores et déjà accusé le régime de Damas. Une vidéo tournée par des activistes montre un seul appareil qui a survolé la ville et largué plusieurs projectiles avant que des colonnes de fumées s’élèvent.

« Nous avons porté assistance à plus de 200 personnes en situation de détresse respiratoire à des degrés divers. Il faut dans ces cas intervenir le plus rapidement possible, ce qui a été compliqué à cause de la panique dans les rues, et décontaminer les victimes avec de l’eau, les ventiler, nettoyer les vêtements… Malheureusement, les premiers secours n’étaient pas assez équipés », a précisé Radi Saad, un membre de la défense civile. Les secouristes comptent dans leurs propres rangs deux blessés, dont un grave, du fait de leur exposition au gaz.

Appel à une réunion du Conseil de sécurité

Des vidéos publiées sur le réseau social Twitter montrent des enfants morts ou inconscients ou encore plusieurs hommes inconscients, dont les pupilles ne réagissent pas à la lumière, et qui sont présentés par un médecin anglophone présent sur place comme des victimes d’une attaque au gaz sarin.

La Coalition nationale syrienne, importante composante de l’opposition, a annoncé dans un communiqué réclamer au Conseil de sécurité de « convoquer une réunion urgente après ce crime et d’ouvrir une enquête immédiate ». L’opposition a accusé le « régime du criminel Bachar » d’avoir mené des raids sur la ville de Khan Cheikhoun avec des « obus contenant du gaz chimique ».

Le gouvernement syrien, accusé par plusieurs témoins et rapports d’enquête de l’ONU, a toujours démenti toute utilisation des armes chimiques dans une guerre qui a déjà fait plus de 320 000 morts depuis mars 2011. Il a ratifié la Convention sur l’interdiction des armes chimiques en 2013.