Lewis Hamilton, victorieux à Shanghai le 9 avril au volant de sa Mercedes, félicité par le public. | JOHANNES EISELE / AFP

Quel départ… prudent, dimanche 9 avril sur le circuit de Shanghai, où se courait le Grand Prix de Chine, le deuxième de la saison, remporté par Lewis Hamilton (Mercedes) devant Sebastian Vettel (Ferrari) et Max Verstappen (Red Bull). Le Britannique signe ainsi sa 54e victoire personnelle, sa première de la saison.

Mais quelle fin de course disputée, en particulier par les deux pilotes Red Bull, Max Verstappen, 3e devant Daniel Ricciardo. Ce dernier sera tenté durant les cinq derniers tours de dépasser son coéquipier, mais saura se raisonner, ou sera raisonné, par son équipe. L’enjeu pour Red Bull est de taille. Max Verstappen vient en effet de réussir l’impensable : remonter de la 16e place, au départ sur la grille, à la 4e. Pour rappel, la « remontada » la plus importante réalisée sur le tracé chinois est signée Michaël Schumacher, vainqueur après un départ à la 6e place, en 2006. Max Verstappen explose ce record.

Les deux Red Bull de Daniel Ricciardo et Max Verstappen devant les Ferrari lors du Grand Prix de Chine à Shanghai le 9 avril. | ALY SONG / REUTERS

Le jeune pilote néerlandais a su profiter d’un début de course brouillon. Vingt minutes après le départ, aucun tour n’avait été réellement parcouru en mode « Formule 1 ». L’accrochage – non fautif – de Lance Stroll par Sergio Pérez provoquait l’abandon du jeune pilote Williams dès le premier tour, et le contrôle de la course par les voitures de sécurité. Sebastian Vettel n’ayant pas réussi à surprendre Lewis Hamilton, ce dernier prenait la tête sur une piste que les pilotes ont eu l’agréable surprise de trouver relativement sèche. Il n’allait plus la lâcher.

Stratégiques pneumatiques

Toute la stratégie des écuries se focalise alors sur l’emploi de gommes tendres, ou super tendres, plus ou moins capables de se réchauffer sur le bitume froid.

Pendant ce temps, Max Verstappen, parti 16e au volant de sa Red Bull, est remonté à la 4e place. Puis à la 3e, après avoir dépassé son coéquipier Daniel Ricciardo. Puis 2e, dépassant par surprise le pilote Ferrari Kimi Räikkönnen, et démontrant au passage les capacités des nouvelles monoplaces à effectuer des dépassements.

Au 19e tour, Lewis Hamilton, serein, tourne toujours en tête, sans bruit serait-on tenté de dire. Derrière en revanche, Sebastian Vettel (Ferrari), censé jouer la victoire, n’est que 5e.

Lewis Hamilton a maîtrisé sa course tout au long des 56 tours du circuit de Shanghai, le 9 avril. | JOHANNES EISELE / AFP

Abandon des deux McLaren

Parmi les malchanceux, Stoffel Vandoorne est contraint à l’abandon sur problème technique de sa McLaren. Fernando Alonso subira le même sort quelques tours plus tard. Comme une fatalité pour l’écurie drivée par leFrançais Eric Boullier.

En tête, le duel attendu Ferrari-Mercedes est remplacé par un duel Ferrari-Red Bull pour les 2e et 3e places. Au 4e virage, Sebastian Vettel parvient à passer son coéquipier, après une ruse classique « droite-gauche ». Et remonte la Red Bull de Kimi Räikkönnen, sans faiblir, quitte à toucher les pneus avant. Vettel est alors à 3 secondes de Verstappen, à 10 de Hamilton.

Verstappen bloque les roues par erreur, ce sera la seule faute du jeune Néerlandais, mais qui lui coûte cher, puisque Vettel en profite pour passer facilement là où il pouvait craindre une résistance féroce. Sebastian Vettel, deuxième, ne sera plus inquiété. Tactiquement, les deux voitures de tête ont des gommes tendres (« rouge »), et espèrent finir le Grand Prix sans avoir à en changer.

Duel entre la Red Bull de Daniel Ricciardo et la Ferrari de Kimi Raikkonen, le 9 avril à Shanghai. | ALY SONG / REUTERS

Impossible, les pneux usés vibrent trop. Ferrari fait rentrer Vettel au 35e tour ; il reprend la piste juste devant Verstappen, ne perdant qu’une position, avec la certitude en revanche de pouvoir attaquer jusqu’à la fin de la course. Mercedes se doit de réagir et fait à son tour rentrer Valtteri Bottas puis Lewis Hamilton. Ce dernier, immobilisé 3 secondes, ressort confortablement installé en tête de la course, équipé de gommes tendres neuves, toujours « loin » devant Sebastian Vettel.

Esteban Ocon 10e

Après les premiers tours prudents, après les tours tactiques des changements de pneumatiques, ponctués de dépassements audacieux, on entre maintenant dans les 40e tours « plan-plan ». Lewis Hamilton gère, semble-t-il, sans crainte. Max Verstappen paraît stabilisé à la 3e place. A l’arrière, Esteban Ocon sur Force India accroche la 10e place au détriment de Felipe Massa (Williams). En terminant 9e le coéquipier du jeune Français, Sergio Pérez, et lui assurent les points pour l’écurie indienne.

Une logique d’équipe pas toujours compatible avec la fougue d’un pilote. Les cinq derniers tours du Grand Prix de Chine – qui en compte 56 – offrent le spectacle d’un duel fratricide contenu entre Max Verstappen (Red Bull) 3e, et son poursuivant Daniel Ricciardo. Romain Grosjean (Haas), sommé de laisser passer Verstappen, règle le problème en accélérant, et tourne ainsi plus vite que les Red Bull. Daniel Ricciardo ne lache pas et colle littéralement son coéquipier, sans craquer. Ricciardo finit 4e derrière Max Verstappen auteur de l’exploit de la journée. En tête, Lewis Hamilton assure la victoire. On l’avait presque oublié.

F1 : classements

Classements à l’issue du Grand Prix de Chine, deuxième rendez-vous du championnat du monde de Formule 1, couru sur le circuit de Shanghai le 9 avril.

Classement des pilotes

  1. Lewis Hamilton (GBR), 43 points
  2. Sebastian Vettel (GER), 43
  3. Max Verstappen (NED), 25
  4. Valtteri Bottas (FIN), 23
  5. Kimi Räikkönen (FIN), 22
  6. Daniel Ricciardo (AUS), 12
  7. Carlos Sainz Jr (ESP), 10
  8. Felipe Massa (BRA), 8
  9. Sergio Pérez (MEX), 8
  10. Kevin Magnussen (DEN), 4
  11. Daniil Kvyat (RUS), 2
  12. Esteban Ocon (FRA), 2

Classement des constructeurs :

  1. Mercedes-AMG, 66 points
  2. Ferrari, 65
  3. Red Bull, 37
  4. Toro Rosso, 12
  5. Force India, 10
  6. Williams, 8
  7. Haas, 4