Pour Marine Le Pen, la France « n’est pas responsable du Vél’d’Hiv »
Pour Marine Le Pen, la France « n’est pas responsable du Vél’d’Hiv »
Le Monde.fr avec AFP
La candidate du Front national, opposée à la « repentance », estime que la France n’est pas responsable de cette rafle. Des propos tenus vingt-deux ans après un discours historique de Jacques Chirac reconnaissant la responsabilité de la France.
Marine Le Pen, candidate du Front national (FN) à l’élection présidentielle, a jugé dimanche 9 avril que la France n’était « pas responsable » de la rafle du Vél’d’Hiv, en 1942 à Paris, au cours de laquelle plus de 13 000 juifs avaient été arrêtés avant d’être, pour la plupart, déportés puis exterminés dans des camps nazis.
Dans l’émission « Le Grand Jury RTL-LeFigaro-LCI », le journaliste Olivier Mazerolle l’a interrogée sur son programme prônant « la promotion du roman national et le refus de repentance ». Il lui a demandé si Jacques Chirac avait eu tort de prononcer son discours de 1995 sur le Vél’d’Hiv, dans lequel il avait reconnu la responsabilité de la France. « Je pense que la France n’est pas responsable du Vél’d’Hiv », a répondu la présidente du parti d’extrême droite. Avant de développer :
« Je pense que, de manière générale, plus généralement, d’ailleurs, s’il y a des responsables, c’est ceux qui étaient au pouvoir à l’époque, ce n’est pas LA France. La France a été malmenée dans les esprits depuis des années. En réalité, on a appris à nos enfants qu’ils avaient toutes les raisons de la critiquer. De n’en voir que peut-être que les aspects historiques les plus sombres. Je veux qu’ils soient à nouveau fiers d’être Français. »
« Le crime fut commis par la France »
Le 16 juillet 1995, la France avait reconnu pour la première fois, par un discours historique de Jacques Chirac, son rôle dans cette rafle. « La France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable », avait-il déclaré.
En 2012, François Hollande avait réaffirmé la responsabilité de la France. « La vérité, c’est que le crime fut commis en France, par la France », avait-il souligné. « Pas un soldat allemand, pas un seul, ne fut mobilisé pour l’ensemble de cette opération. » Avant d’ajouter : « Il ne peut y avoir, il n’y aura pas, dans la République française, de mémoire perdue. »