Google, Twitter et Amazon se mobilisent contre le nouveau décret anti-immigration de Donald Trump
Google, Twitter et Amazon se mobilisent contre le nouveau décret anti-immigration de Donald Trump
Par Perrine Signoret
La lettre, signée par 162 entreprises, a été soumise à une cour fédérale de Virginie.
Une pancarte lors d’une manifestation contre la seconde proposition de décret anti-immigration de Donald Trump, en mars dernier. | ERIC THAYER / REUTERS
Dans une lettre adressée à une cour fédérale de l’état de Virginie (Etats-Unis), plus de 160 entreprises spécialisées dans le domaine des nouvelles technologies ont dénoncé le dernier projet de décret anti-immigration de Donald Trump. Pour rappel, celui-ci vise à interdire aux ressortissants de sept pays musulmans l’entrée sur le territoire américain.
« Des employés talentueux »
Parmi les signataires du document, rendu public ce mercredi 19 avril, Amazon, Ebay, Google, Netflix, Tesla, Twitter, Uber, Yahoo ou encore Snap, la maison mère de Snapchat. Tous ont tenu à rappeler que la croissance économique était « immédiatement liée » à l’immigration.
« Les Etats-Unis se décrivent fièrement comme “une nation d’immigrants”. Un quart d’entre nous a au moins un parent qui soit né en dehors du pays. Depuis 2000, plus d’un tiers des Prix Nobel américains de chimie, médecine et physique, étaient des immigrants. [Ils] sont ceux qui ont apporté à la nation ses plus belles découvertes, et y ont créé les entreprises les plus innovantes et iconiques. »
Les firmes craignent aussi, si le décret était mis en œuvre, de ne plus pouvoir aussi « attirer des employés talentueux ». « Les plus compétents seront plus intéressés pour travailler ailleurs, dans des endroits où eux et leurs collègues pourront voyager librement et avec l’assurance que leur statut d’immigrant ne soit pas soudainement révoqué », lit-on dans la lettre.
Des visas plus surveillés pour les travailleurs spécialisés
En guise de conclusion, les géants de la Silicon Valley demandent à la cour de suspendre l’application du décret (jugé « déraisonnable »). Une telle décision avait déjà été prise, par un juge de Washington cette fois-ci, après la première proposition de « muslim ban » par le président des Etats-Unis. Cette dernière avait elle aussi été suivie, à l’époque, d’une mobilisation de l’industrie des nouvelles technologies.
A noter que Donald Trump a lancé mardi une nouvelle offensive, en signant une directive, point de départ de discussions sur la manière dont les visas H-1B (réservés aux employés spécialisés étant embauchés par une entreprise américaine) sont accordés. Son administration a assuré qu’elle les surveillerait davantage, surtout concernant les programmeurs. Leurs employeurs devront prouver, à l’avenir, qu’ils détiennent des compétences très spécifiques, qu’un Américain n’aurait pas.