FRANCK FIFE / AFP

L’identité de l’homme abattu après avoir tué un policier et en avoir blessé deux autres grièvement, jeudi 20 avril, sur les Champs-Elysées à Paris, n’a pas été confirmée de source officielle. Selon les informations du Monde, il s’agirait de Karim Cheurfi, un Français né à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) et âgé de 39 ans. Un individu considéré comme « excessivement dangereux et violent », et qui était dans le radar de l’antiterrorisme depuis le début de l’année.

Karim Cheurfi avait un casier judiciaire bien rempli et était connu des services de police, notamment pour des faits de vols avec effraction, de violences volontaires et de rébellion. Avant l’attentat de jeudi, il avait été accusé de trois tentatives de meurtre. En 2001, il avait ouvert le feu sur un policier et sur son frère après une course-poursuite à bord d’une voiture volée. Au cours de la garde à vue qui s’en était ensuivie au commissariat de Livry-Gargan, il attaque un gardien de la paix, lui prend son arme et lui tire dessus à cinq reprises, le blessant grièvement au poumon, selon le récit qu’en fait Le Parisien.

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Menaces de mort

En février 2005, Karim Cheurfi est condamné à quinze ans de prison par la cour d’assises d’appel du Val-de-Marne.  Selon les informations du Monde, il était sorti de prison au début de l’année 2015, sans s’être fait remarquer au cours de sa détention.

Comme l’a confirmé l’agence de presse Reuters, Karim Cheurfi avait été très récemment l’objet d’une enquête antiterroriste pour avoir proféré des menaces de mort à l’encontre des forces de l’ordre. Il avait été placé en février en garde à vue et interrogé à Meaux, puis remis en liberté, faute d’éléments probants. Selon nos informations, il n’était pas fiché S. Mais, comme le dit au Monde une source proche de l’enquête, c’était « un individu excessivement dangereux et violent ».

Plusieurs membres de son entourage ont été placés en garde à vue vendredi, une procédure classique qui ne veut pas forcément dire qu’ils sont soupçonnés de complicité.

D’après une source proche du dossier, Karim Cheurfi ne s’était pas fait remarquer pour une quelconque radicalisation cours de ses dix années de détention. La section antiterroriste (SAT) de la brigade criminelle de la préfecture de police de Paris et la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) s’attellent à en savoir plus. Au cours de la perquisition de son domicile, à Chelles, en Seine-et-Marne, des « éléments de radicalisation » ont été trouvés par les enquêteurs, selon nos informations.

Le lieu de l’attaque sur les Champs-Elysées a été bouclé, jeudi 20 avril. | Thibault Camus / AP

Recherche d’éventuelles complicités

Les enquêteurs recherchent également d’éventuelles complicités. Le communiqué diffusé par l’organisation Etat islamique (EI) quelques heures après l’attaque dit que le terroriste serait un certain Abou Youssouf Al-Belgiki. Or cet individu n’a pas, pour l’heure, été identifié.

Les services antiterroristes belges auraient bien alerté leurs homologues français sur leurs inquiétudes s’agissant du profil de l’un de leurs ressortissants, avant même que ne survienne l’attaque. Mais il n’y a aucune preuve qu’il s’agisse du terroriste mentionné par l’EI. L’individu en question, âgé de 35 ans et résidant à Anvers, est soupçonné d’avoir voulu se rendre en France, selon le porte-parole du ministère de l’intérieur français, Pierre-Henry Brandet.

Un billet de Thalys pour la France daté du 20 avril a été retrouvé à son domicile. Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’homme s’est rendu dans un commissariat d’Anvers pour y témoigner de sa présence, selon son avocat. Selon les autorités belges, « il n’y a pas d’implication directe avérée en l’état ». Le gouvernement français n’écarte, lui, aucune piste pour l’instant, selon M. Brandet :

« Est-il lié de près ou de loin à ce qui s’est passé sur les Champs-Elysées? Je ne peux pas vous le dire, et en tout cas, il est trop pour le dire, il y a un certain nombre d’informations à vérifier. [Mais] on ne peut se permettre de fermer aucune porte. »