Présidentielle : les principales déclarations des candidats
Présidentielle : les principales déclarations des candidats
Benoît Hamon, François Fillon, Marine Le Pen ont réagi aux résultats du premier tour de la présidentielle, qui voient le candidat du mouvement En marche ! et la candidate du Front national qualifiés pour le second tour.
- Marine Le Pen : « Je lance un appel à tous les patriotes sincères »
Marine Le Pen, dimanche soir 23 avril à Hénin-Beaumont. | PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS
« Vous m’avez portée au second tour de l’élection présidentielle, j’en mesure l’honneur avec humilité et reconnaissance. (...) La première étape qui doit conduire les Français à l’Elysée est franchie. Il fait reposer sur moi la responsabilité immense de défendre notre pays, sa culture, sa prospérité, son indépendance. C’est un acte de fierté française, celui d’un peuple qui relève la tête, sûr de ses valeurs et confiant en l’avenir.
Le système a cherché par tous les moyens à étouffer le grand débat politique qu’aurait dû être cette élection. Ce grand débat va maintenant avoir lieu. Les Français doivent saisir cette opportunité unique, la mondialisation sauvage met en danger notre civilisation. Soit nous continuons sur la voie d’une dérégulation totale, les délocalisations, l’immigration de masse, la libre circulation des terroristes, le règne de l’argent-roi. Ou vous choisissez la France des frontières qui protègent nos frontières, notre identité. C’est le choix de l’alternance, la vraie. (...)
Ce n’est pas avec l’héritier de François Hollande que cette alternance tant attendue viendra. Il est temps de libérer tout le peuple, de libérer le peuple français d’élites arrogantes qui veulent lui dicter sa conduite. (....) »
- François Fillon : « Il n’y a pas d’autre choix que de voter contre l’extrême-droite »
François Fillon s’adresse à ses soutiens, le 23 avril. | Michel Euler / AP
« Mes chers compatriotes. Malgré tous mes efforts, ma détermination, je n’ai pas réussi à vous convaincre. Les obstacles mis sur ma route étaient trop nombreux, trop cruels. La vérité de cette élection sera écrite à l’avenir. J’assume, cette défaite est la mienne, c’est à moi et moi seul de la porter. J’adresse à tous ceux qui ont voté pour moi, me soutiennent, un message d’amitié et de reconnaissance. A l’occasion des législatives, ils auront la possibilité de faire entendre la voix de la droite et du centre. Restez unis, déterminés, votre voix va compter, la France en a besoin.
En attendant, il faut choisir ce qui est préférable pour notre pays. L’abstention n’est pas dans mes gènes, surtout lorsqu’un parti extrémiste s’approche du pouvoir. Le FN est connu pour sa violence et son intolérance, son programme mènerait notre pays à la faillite, à au chaos européen. L’extrémisme ne peut qu’apporter malheurs et divisions à la France. Il n’y a pas d’autre choix que de voter contre l’extrême-droite. Je voterai pour Emmanuel Macron. (...) »
- Jean-Luc Mélenchon : « Médiacrates et oligarques jubilent »
Jean-Luc Mélenchon, le soir des résultats du premier tour, dimanche 23 avril. | Francois Mori / AP
« Le résultat annoncé depuis le début de la soirée n’est pas celui que nous espérions. En toute hypothèse, ce ne sera pas celui qui a été annoncé qui sera le bon. En effet, le ministère de l’intérieur a réservé sa déclaration jusqu’à ce soir minuit. Bien sûr, d’ici là, médiacrates et oligarques jubilent. Rien n’est si beau pour eux qu’un second tour entre deux candidats qui approuvent et veulent prolonger les institutions actuelles, n’expriment aucune prise de conscience écologique, et qui les deux comptent s’en prendre une fois de plus aux acquis sociaux les plus élémentaires du pays.
Quoi qu’il en soit, lorsque les résultats officiels seront connus, nous les respecterons. Je ne saurais dire ni faire davantage à cette heure. Chacune, chacun d’entre vous sait en conscience quel est son devoir. Dès lors, je m’y range. Je n’ai reçu aucun mandat des 450 000 personnes qui ont décidé de présenter ma candidature pour m’exprimer à leur place sur la suite. Elles seront donc appelées à se présenter sur la plateforme, et le résultat de leur expression sera rendu public. »
- Benoît Hamon : « Une défaite morale pour la gauche »
Benoît Hamon a prononcé son discours à la Mutualité, à Paris, dimanche 23 avril. | VINCENT KESSLER / REUTERS
« J’ai échoué à déjouer le désastre qui s’annonçait depuis plusieurs mois. J’en assume pleinement la responsabilité sans me défausser sur les circonstances du quinquennat, ni les trahisons. Cet échec est une profonde meurtrissure, je mesure la sanction historique, légitime, que vous avez exprimée. L’élimination de la gauche par l’extrême-droite pour la seconde fois en quinze ans est aussi une défaite morale pour la gauche.
Je suis fier d’avoir mené une campagne fondatrice qui a su redonner sa place à la magnifique jeunesse de notre pays, aux intellectuels et aux idées nouvelles. (...) Vous me l’avez dit, vous attendez une renaissance. Ce soir elle est douloureuse, demain elle sera féconde. Je ne vous la promets pas, je vous la demande.
Mais avant cela, il nous faut être à la hauteur du moment. J’appelle donc à battre le plus fortement possible le Front national, à battre l’extrême-droite en votant pour Emmanuel Macron. Même si celui-ci n’appartient pas à la gauche et n’a pas vocation à la représenter demain, je fais une distinction totale entre un adversaire politique et une ennemie de la République.
L’heure est grave, le combat continue, dès les législatives. (...) »
- Nicolas Dupont-Aignan : « je ne me déroberai pas et je ferai part de mon choix »
« J’appelle celles et ceux qui ont voté pour moi à rejoindre le rassemblement Debout la France pour préparer les échéances à venir. Au second tour, les Français devront effectuer un choix décisif pour leur avenir. Je réunirai les instances de mon parti en début de semaine, et en homme libre, le moment venu, je ne me déroberai pas et je ferai part de mon choix, en prenant en compte uniquement pour seule préoccupation l’intérêt supérieur de notre nation.»