Présidentielle : où les candidats du premier tour ont-ils fait leurs meilleurs scores ?
Présidentielle : où les candidats du premier tour ont-ils fait leurs meilleurs scores ?
Par Pierre Breteau, Jérémie Baruch
Le détail, par commune et par département, des résultats pour chacun des candidats au premier tour de la présidentielle du 23 avril 2017.
Près de 37 millions d’électeurs – sur 46 millions – se sont déplacés dimanche 23 avril pour voter, portant Emmanuel Macron en tête du premier tour, suivi de Marine Le Pen puis de François Fillon et Jean-Luc Mélenchon. Voici ci-dessous les cartes des scores de chaque candidat par commune et par département.
L’ancien ministre de l’économie, arrivé en tête au premier tour, a enregistré ses meilleurs scores d’abord dans les aires urbaines, et dans une frange ouest de la métropole. Emmanuel Macron a dépassé 30 % des voix dans trois départements métropolitains : l’Ille-et-Vilaine, les Hauts-de-Seine et Paris.
Globalement, le candidat du mouvement En marche ! semble s’être mieux implanté dans l’ouest de la France. Il a logiquement moins réussi à engranger les votes dans l’arc méditerranéen, où la candidate d’extrême droite a reçu le plus de voix.
A l’issue du premier tour de la présidentielle, le Front national a été conforté dans ses terres du nord, du nord-est et du sud-est de la France. Dans ces régions, et particulièrement dans les zones rurales, Marine Le Pen a régulièrement dépassé les 25 % voire 30 %.
Par ailleurs, le parti d’extrême droite s’implante plus solidement, et pour la première fois, dans les départements d’outre-mer. Le FN a ainsi émargé à 32,53 % en Polynésie française, à 29,09 % en Nouvelle-Calédonie.
François Fillon est arrivé troisième au soir du premier tour de la présidentielle, avec un score de 19,94 %. Dans son fief de la Sarthe – département dont il a longtemps été député et président de conseil général –, M. Fillon obtient des résultats nettement supérieurs à sa moyenne nationale (28,6 %). De ce département, il essaime sur les départements et communes alentour. De même, il est crédité d’un score plus qu’honorable dans la plupart des terres habituellement de droite (l’ouest de l’Ile-de-France, autour de la Savoie, en Vendée et sur la côte d’Azur).
Il est en revanche fortement déficitaire par rapport à son score national en Seine-Saint-Denis (acquis à la gauche radicale) et en Picardie.
Jean-Luc Mélenchon arrive, avec 19,62 % de voix, juste derrière François Fillon. Il a profité d’une forte dynamique dans les dernières semaines de sa campagne. Ainsi, en Ariège, traditionnelle terre socialiste, de nombreux électeurs PS se sont décidés à voter pour M. Mélenchon, plaçant ce dernier à 26,7 %. En Seine-Saint-Denis, où la gauche radicale règne en maître depuis de nombreuses années, Jean-Luc Mélenchon arrive dix points au-dessus d’Emmanuel Macron, deuxième dans le département.
Le leader de la France insoumise (FI) conquiert aussi de nombreuses communes dans l’arrière-pays de toute la côte d’Azur et dans les fiefs socialistes limousins.
Avec 6,35 % des suffrages, Benoît Hamon a enregistré le plus mauvais score d’un candidat socialiste à la présidentielle depuis Gaston Defferre en 1969. Il n’arrive premier dans aucun département mais parvient à dépasser les 10 % des suffrages dans son département de naissance, le Finistère. Plus généralement, le candidat socialiste enregistre ses meilleurs scores dans l’ouest et le centre de la France, ainsi qu’en Île-de-France.
Si le vote géographique métropolitain de Nicolas Dupont-Aignan a l’air morcelé au niveau communal, l’agrégation de ses résultats par département dénote d’une implantation assez marquée : il obtient systématiquement des scores supérieurs à sa moyenne nationale dans une zone qui va de la Vendée au Haut-Rhin. Il obtient ses meilleurs scores dans l’Essonne (7,17 %), où il est député.
L’ex-compagnon de route de François Bayrou récolte plus de 400 000 voix dans toute la France, dont 30 000 dans son fief, le département des Pyrénées-Atlantiques. Plus globalement, c’est dans les quatre départements les plus au sud-ouest que le candidat du mouvement Résistons ! remporte le plus de voix.
Philippe Poutou, ouvrier syndicaliste et chef de file du Nouveau Parti capitaliste (NPA) n’a pas réussi à obtenir des chiffres comparables à ceux d’Olivier Besancenot en 2007, où le parti avait dépassé les 4 %. Il obtient un maigre 1 % mais double sa moyenne dans plusieurs territoires et départements d’outre-mer. Il obtient aussi des suffrages favorables en Gironde (il est ouvrier à l’usine Ford de Blanquefort) et dans les Pyrénées-Atlantiques.
François Asselineau, qui avait échoué à obtenir les parrainages nécessaires en 2012, obtient moins de 1 % des suffrages. Il obtient ses meilleurs scores en Seine-Saint-Denis (1,61 %) et dans les territoires ultramarins, pointant jusqu’à 2,41 % en Nouvelle-Calédonie. Dans de nombreux départements frontaliers de l’est de la France ainsi qu’en Ile-de-France, le chef de file de l’Union populaire républicaine (UPR) recueille des scores supérieurs à sa moyenne nationale.
Avec 0,65 % des voix, la candidate de Lutte ouvrière remporte plus de 200 000 voix. Sans percer en métropole – avec 1,06 % des suffrages dans l’Indre – Nathalie Arthaud remporte 2,06 % des voix en Martinique, son meilleur résultat.
Dernier des 11 candidats avec 0,2 % des suffrages exprimés, le candidat de Solidarité et progrès fait son pire score en trois présidentielles. Pour sa première candidature, en 1995, il avait obtenu 0,28 % des suffrages et 0,25 % en 2012.