L’armée tchadienne a officiellement confirmé, samedi 6 mai, le bilan de l’attaque du groupe djihadiste nigérian Boko Haram contre un poste militaire qui s’est soldée par la mort de neuf soldats et d’une quarantaine de djihadistes, selon les chiffres donnés dès vendredi à l’AFP par une source sécuritaire.

« Nous déplorons neuf morts et 20 blessés. Côté ennemi, il y a 38 morts et plusieurs armes ont été récupérées », a déclaré dans un communiqué le porte-parole de l’armée tchadienne, le colonel Azem Bermandoa.

L’attaque, l’une des plus sévères de ces derniers mois de Boko Haram contre l’armée tchadienne, a eu lieu vendredi matin contre le poste militaire de Kaïga au nord de la capitale N’Djamena, non loin des frontières avec le Cameroun, le Nigeria et le Niger.

Cible régulière de Boko Haram

Cette position de l’armée tchadienne sur la rive nord du lac Tchad a été la cible régulière d’attaques de Boko Haram.

Un précédent accrochage, fin septembre 2016, à Kaïga s’était traduit par la mort de quatre militaires tchadiens et de plusieurs rebelles de Boko Haram.

Frontalier du Nigeria, du Cameroun, du Tchad et du Niger, le lac Tchad est le théâtre depuis plusieurs années d’attaques du groupe Boko Haram, fondé au 2009 dans le nord-est du Nigeria mais qui mène également ces dernières années des attaques dans les pays voisins.

Depuis deux ans, les insurgés ont été chassés de la plupart des territoires dont ils s’étaient emparés en 2014 pour fonder un califat islamique. Mais, malgré cet affaiblissement, les attaques et attentats-suicides continuent.

Le conflit, qui dure depuis huit ans, a fait plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés, dévastant la région et rendant des millions de personnes dépendantes de l’aide humanitaire.