Liste de la République en marche aux législatives : la colère de François Bayrou
Liste de la République en marche aux législatives : la colère de François Bayrou
L’accord conclu entre le MoDem et le parti En marche ! n’aurait pas été respecté. Selon le maire de Pau, il prévoyait un quart des circonscriptions pour le MoDem.
Quatre jours après l’élection d’Emmanuel Macron, les alliances vacillent. Le président du MoDem, François Bayrou, a été fortement contrarié par la présentation de la liste de La République en marche (LRM) pour les législatives, jeudi 11 mai. En effet, 35 candidats du MoDem ont été investis, au lieu des 120 promis, rapporte L’Obs.
Selon le maire de Pau, un accord prévoyait environ un quart des circonscriptions pour le MoDem, et les trois quarts restant pour les candidats d’En Marche ! Une proportion qui représenterait pour François Bayrou « le poids de l’apport qu’il lui a fourni [à Emmanuel Macron] pendant sa campagne électorale », écrit le magazine. « Quand, je lui ai apporté mon soutien, il était à 18 %. Nous l’avons fait élire », affirme l’élu, qui ne donne donc pas « l’assentiment » de son parti à ces investitures.
La liste de LRM aurait été modifiée à l’occasion d’une réunion du « conseil d’administration », jeudi matin. Très remonté après cette découverte, François Bayrou a exprimé ses remontrances au secrétaire général du parti, Richard Ferrand, estimant que le président élu va devoir « changer de logiciel ».
« Les candidats repoussoirs du Parti Socialiste »
Outre la sous-représentation de son parti, le président du MoDem déplore la sur-représentation du Parti socialiste (PS). « C’est une opération recyclage du Parti socialiste. La grande lessiveuse. Je ne laisserai pas faire ça », déclare-t-il à L’Obs. Il accuse alors le parti du nouveau président d’avoir investi « les candidats repoussoirs du PS », dont les anciens ministres de François Hollande.
Dans L’Obs, il n’hésite pas à mettre en garde Emmanuel Macron : si on est « à l’époque du post-modernisme et de la post-vérité », on n’a « pas intérêt à être dans celle du post-professionnalisme ».
Ne voulant pas laisser passer cette humiliation, il a convoqué le bureau politique du MoDem vendredi soir, « en souhaitant que dans les heures qui viennent, un mouvement de raison permette des investitures communes dans toutes les circonscriptions comme Emmanuel Macron et moi en sommes convenus depuis le premier jour de notre entente. »
« Il n’y a pas de crise »
Lors de sa conférence de presse, Richard Ferrand a écarté, jeudi après-midi, tout « accord d’appareil » avec le MoDem. « Tous les candidats qui ont souhaité s’inscrire dans notre démarche ont dû passer par la commission d’investiture » a-t-il rappelé. « En marche ! et le MoDem ont présenté des profils, des candidats, et c’est chaque fois le ou la meilleure aux yeux de la commission nationale d’investiture qui a été retenue », a ajouté le député du Finistère.
« Il n’y a pas de crise », a tenté de déminer Christophe Castaner, l’un des membres du proche cercle d’Emmanuel Macron, jeudi soir sur BFMTV. « Il y a des tensions, il nous faut les lever, je ne suis pas inquiet du tout », a-t-il ajouté, assurant encore :
« Nous avons pris connaissance du souhait de François Bayrou de poursuivre la discussion et nous allons la poursuivre. L’importance de François Bayrou aux côtés d’Emmanuel Macron est essentielle, c’est pour cela qu’il faut trouver des terrains d’entente. »