Emmanuel Macron veut une « Europe refondée » et une « confiance » restaurée
Emmanuel Macron veut une « Europe refondée » et une « confiance » restaurée
Dans son discours d’investiture, Emmanuel Macron a assuré qu’il ne « céderai [t] en rien des engagements pris vis-à-vis des Français ».
Emmanuel Macron : « Rendre aux Français leur confiance en eux »
Durée : 02:16
Emmanuel Macron a livré, dimanche 14 mai, son premier discours en tant que chef d’Etat, juste après avoir été officiellement investi huitième président de la Ve République.
« Les Français ont choisi le 7 mai dernier l’espoir et l’esprit de conquête », a-t-il commencé, devant quelque 300 invités réunis dans la salle des fêtes de l’Elysée, assurant qu’il ne « céderai [t] en rien des engagements pris vis-à-vis des Français ». « La responsabilité que [les Français] m’ont confiée est un honneur dont je mesure la gravité. »
- « L’Europe dont nous avons besoin sera refondée »
Emmanuel Macron a affirmé que « le monde et l’Europe ont aujourd’hui plus que jamais besoin de la France. »
« Le monde a besoin de ce que les Françaises et les Français lui ont toujours enseigné : l’audace de la liberté, l’exigence de l’égalité, la volonté de la fraternité. »
« L’Europe dont nous avons besoin sera refondée et relancée car elle nous protège et nous permet de porter dans le monde nos valeurs », a-t-il insisté, plus tard.
Il est ensuite revenu sur cette thématique internationale en fin de discours. « Nous prendrons toutes nos responsabilités pour répondre aux défis du monde », a-t-il déclaré, tout en rappelant que « nous sommes tous interdépendants, nous sommes tous voisins ».
« Nous avons un rôle immense : corriger les excès du cours du monde. C’est là notre vocation. Nous aurons besoin d’une Europe plus efficace plus démocratique, plus politique car elle est l’instrument de notre puissance et de notre souveraineté. J’y œuvrerai. »
- « Rendre aux Français la confiance »
« Depuis des décennies, la France doute d’elle-même », a souligné le nouveau président, avant d’énumérer : « Elle se sent menacée dans sa culture, dans son modèle social, dans ses croyances profondes, elle doute de ce qui l’a faite. »
M. Macron a expliqué vouloir « rendre aux Français cette confiance en eux depuis trop longtemps affaiblie », avec « la certitude intime que nous pouvons ensemble écrire une des plus belles pages de notre histoire ».
« Pour cela, je ne céderai sur rien des engagements pris vis-à-vis des Français. Tout ce qui concourt à la vigueur de la France et à sa prospérité sera mis en œuvre. Le travail sera libéré, les entreprises seront soutenues, l’initiative sera encouragée. La culture et l’éducation, par lesquelles se construit l’émancipation, la création et l’innovation seront au cœur de mon action. »
M. Macron a aussi assuré que « tout ce qui forge notre solidarité nationale sera refondé, réinventé, fortifié » et que « l’égalité face aux accidents de la vie sera renforcée ».
« Tout ce qui fait de la France un pays sûr, où l’on peut vivre sans avoir peur, sera amplifié. La laïcité républicaine sera défendue. Nos forces de l’ordre, notre renseignement, nos armées réconfortées. »
« Les Français et Françaises qui se sentent oubliés se verront mieux protégés » a encore promis le nouveau chef de l’Etat qui s’est présenté avec « la volonté constante de réconcilier et rassembler ».
- Hommage à ses prédécesseurs
Emmanuel Macron a cité chacun des sept présidents de la Ve République qui l’ont précédé, et salué leurs « efforts remarquables ».
« Je songe au général De Gaulle qui œuvra pour redresser la France et lui rendre son rang dans le concert des nations. Je songe à Georges Pompidou qui fit de notre pays une puissance industrielle majeure. A Valéry Giscard d’Estaing qui sut faire entrer la France et sa société dans la modernité. »
Il a continué en rendant hommage à François Mitterrand « qui accompagna la réconciliation du rêve français et du rêve européen », à Jacques Chirac « nous donnant le rang d’une nation sachant dire non aux prétentions des va-t-en guerre » et à Nicolas Sarkozy « ne comptant pas son énergie pour résoudre la crise financière qui avait si violemment frappé le monde ».
M. Macron a enfin eu un mot pour François Hollande, à qui il doit son entrée dans la vie politique.
« Et je songe bien sûr à François Hollande faisant œuvre de précurseur avec l’accord de Paris sur le climat et protégeant les Français dans un monde frappé par le terrorisme. »