UE : le Portugal rejoint le club des pays vertueux
UE : le Portugal rejoint le club des pays vertueux
Le Monde.fr avec AFP
Trois ans après avoir scellé la fin de son plan d’aide international, le pays s’apprête à sortir de la procédure de déficit excessif. Il avait frôlé la faillite en 2011.
Le premier ministre portugais, Antonio Costa (socialiste), le 20 novembre 2015, à Lisbonne. | ARMANDO FRANCA / AP
La Commission européenne a donné un premier accord lundi 22 mai pour faire sortir le Portugal de la procédure de déficit excessif. La décision doit être confirmée par le Conseil européen en juin. « C’est une très bonne nouvelle pour le Portugal », a commenté le commissaire européen chargé des affaires économiques, Pierre Moscovici.
En déficit excessif depuis 2009, le Portugal a réussi en 2016 à passer pour la première fois sous la limite de 3 %, fixée par les règles européennes. Son déficit a été divisé par deux, à 2 % du PIB, contre 4,4 % un an auparavant.
Rigueur budgétaire
Soucieux de rassurer les commissaires sur sa rigueur budgétaire, l’exécutif s’est engagé à ramener son déficit à 1,5 % du PIB cette année, puis 1 % en 2018, avant de viser l’équilibre budgétaire en 2020. Un programme ambitieux qui a également pour objet de faire taire les chantres de l’orthodoxie budgétaire, tel le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, qui, en juin 2016, prédisait au Portugal un nouveau plan de sauvetage « s’il ne respectait plus ses engagements ».
L’arrivée au pouvoir, en novembre 2015, d’un gouvernement socialiste appuyé par des partis de gauche antiaustérité avait suscité l’inquiétude des marchés financiers. Pour juguler les déficits, il a dû tailler dans l’investissement public, en chute de 30 % en 2016. Mais l’alliance de la gauche a également augmenté les prestations sociales et diminué la charge fiscale pesant sur les salaires.
Désormais, le Portugal figure parmi les pays vertueux de la zone euro en matière budgétaire, contrairement à son voisin espagnol, qui a dû se contenter d’un déficit de 4,5 % du PIB en 2016. Et la France a manqué de peu son objectif, avec 3,4 %.
Cependant, « le ratio de la dette publique du Portugal reste l’un des plus élevés de l’Union européenne », a prévenu vendredi l’agence de notation Moody’s. En outre, les banques continuent d’être fragiles, même si l’Etat a volé au secours de plusieurs d’entre elles.