Cannes 2017 : « Vers la lumière », histoire d’amour entre la femme de mots et l’homme d’images
Cannes 2017 : « Vers la lumière », histoire d’amour entre la femme de mots et l’homme d’images
Par Thomas Sotinel
Par une douceur confinant à la mièvrerie, ce film masque un peu l’intelligence et le talent de la Japonaise Naomi Kawase.
Qu’est-ce qui fait une image ? Ce qui s’imprime sur notre rétine ? Ce qui se forme dans notre conscience ? Est-il besoin d’être doué de vue pour voir ? Ces questions essentielles, non seulement pour le cinéma, mais pour toute existence humaine, Naomi Kawase les pose avec virtuosité au début de Vers la lumière (Hikari/Radiance).
Elle invite à assister à un atelier pendant lequel des non-voyants entendent l’audiodescription d’un long-métrage de fiction. A la jolie jeune femme qui a conçu le texte, ils font des observations courtoises – nous sommes au Japon –, à l’exception d’un bel homme mûr qui ne mâche pas ses mots. Il est photographe et va bientôt perdre tout à fait la vue.
Présentoir de cartes postales
Entre la femme de mots et l’homme d’images, Naomi Kawase fait naître une histoire d’amour qui entraîne le film dans une série de métaphores de plus en plus appuyées. On comprend bien que le coucher du soleil annonce la nuit qui peut être aussi bien la cécité que la mort (l’héroïne prend soin d’une mère qui sombre dans la démence sénile), mais pourquoi les multiplier comme sur un présentoir de cartes postales ?
On dirait que la cinéaste japonaise se soucie d’abord de rendre acceptable ce qui fait le tragique de la condition humaine, par la beauté un peu convenue de ses images, par la répétition de truismes sur l’impermanence des choses. Cette douceur qui confine à la mièvrerie masque son intelligence, son talent de créatrice d’images.
VERS LA LUMIÈRE - Extraits du Film (Naomi Kawase - Cannes 2017)
Film japonais de Naomi Kawase avec Masatoshi Nagase, Ayame Misaki (1 h 41). Sortie en salles le 20 septembre. Sur le Web : www.hautetcourt.com/film/fiche/311/vers-la-lumiere