Certains travaillistes soupçonnent leurs adversaires conservateurs d’utiliser pour la campagne législative actuelle des données personnelles d’électeurs recueillies durant la campagne du Brexit, en violation de la loi britannique qui interdit la réutilisation de « données sensibles » — dont les opinions politiques — sans le consentement explicite des internautes. Le député travailliste Stephen Kinnock a saisi le régulateur de la vie privée britannique, l’ICO (Information Commissioner’s Office), pour demander l’ouverture d’une enquête sur ces faits supposés.

« Les conservateurs doivent de toute urgence dévoiler quels types de données ils possèdent et ce qu’ils en font. Il est illégal de collecter des données sensibles pour une raison et de les utiliser pour une autre », a dit M. Kinnock au Guardian. Le Parti conservateur a pour l’instant refusé de répondre aux questions posées par M. Kinnock et par une partie de la presse britannique. Une enquête de l’ICO est déjà en cours, qui se penche plus largement sur l’utilisation des données personnelles des internautes britanniques durant la campagne du référendum sur le Brexit.

La « carte des troupes » du Parti démocrate américain donnée aux républicains

Aux Etats-Unis, ce sont les républicains qui sont la cible de critiques pour avoir, d’après le Wall Street Journal, utilisé durant la campagne présidentielle de 2016 des données électorales dérobées par « Guccifer 2.0 » — pseudonyme utilisé par le hackeur ou groupe de hackeurs qui avait aussi revendiqué le piratage des boîtes email du comité national démocrate, et considéré par les services américains comme une émanation des services de renseignement russes.

Un consultant politique des républicains, qui tient un blog anonyme sur la vie politique, a en effet reconnu avoir reçu d’une personne se présentant comme Guccifer 2.0 2,5 gigaoctets de données électorales dérobées au parti démocrate — dont l’intégralité du plan stratégique du parti pour inciter leurs électeurs traditionnels à se rendre aux urnes, et les projections internes des démocrates sur la participation. « En clair, si c’était une guerre, c’était la carte de déploiement de toutes leurs troupes », écrit le consultant anonyme, selon qui ces documents « valaient des millions de dollars ».

Le Parti républicain a refusé de commenter ces informations, et de dire si les données avaient été utilisées pour ajuster les campagnes du parti en Floride.