Au Niger, 44 migrants, dont des bébés, retrouvés morts dans le Sahara
Au Niger, 44 migrants, dont des bébés, retrouvés morts dans le Sahara
La ville d’Agadez, en bordure du Sahara, est devenue une plaque tournante du trafic d’êtres humains pour l’Europe via la Libye.
Au moins 44 migrants, parmi lesquels des bébés, ont été retrouvés morts en plein désert dans la région d’Agadez, dans le nord du Niger, alors qu’ils tentaient de se rendre en Libye voisine puis probablement en Europe, ont annoncé, jeudi 1er juin, à l’AFP des sources locales et humanitaires.
« Le nombre de migrants morts dans le désert pour l’instant est de 44 », a déclaré à l’AFP le maire d’Agadez, Rhissa Feltou, sans préciser les circonstances du drame. La Croix-Rouge, dont une équipe est sur le terrain pour « récolter des informations précises », a aussi fait état d’« au moins 44 migrants morts ».
Selon une source sécuritaire interrogée par l’AFP, « ces migrants subsahariens, dont des bébés et de femmes, sont morts de soif, car leur véhicule est tombé en panne ».
La Libye, destination « privilégiée »
Agadez représente une plate tournante du trafic d’êtres humains voulant gagner l’Europe et, pour lutter contre les trafiquants, Niamey a voté en 2015 une loi très sévère rendant leurs crimes passibles de peines pouvant aller jusqu’à trente ans de prison.
Le trafic a diminué mais, début mai, huit migrants nigériens dont cinq enfants avaient été retrouvés morts dans le désert nigérien alors qu’ils tentaient de se rendre en Algérie voisine, devenue une destination « privilégiée » pour les migrants subsahariens.
A la mi-mai, ce sont quarante migrants ouest-africains, abandonnés par leur passeur sur leur route pour l’Europe via la Libye, qui avaient été secourus par l’armée en plein désert du nord du Niger. Ces clandestins, dont des femmes, étaient des ressortissants de la Gambie, du Nigeria, de la Guinée, du Sénégal et du Niger.
L’Italie et l’Allemagne ont récemment réclamé l’ouverture d’une mission de l’Union européenne à la frontière nigéro-libyenne pour lutter contre l’immigration clandestine vers l’Europe, selon une lettre adressée à la Commission européenne.
Entre janvier et mi-avril, l’Italie a vu arriver 42 500 personnes par la mer dont « 97 % ont embarqué en Libye », mentionne cette lettre dont l’AFP a obtenu une copie.