Sélection Albums : Ensemble Sit Fast, The Celtic Social Club, Henri Texier…
Sélection Albums : Ensemble Sit Fast, The Celtic Social Club, Henri Texier...
A écouter cette semaine : quatre siècles réunis à la faveur des violes de gambe, tradition celtique et rock, un concert Label Bleu mémorable...
- Dowland – Benjamin
Sarah Breton (mezzo-soprano), Karl Nyhlin (luth), Sit Fast.
Seven Tears Upon Silence
Pochette de l'album consacré à John Dowland et à George Benjamin par l'ensemble Sit Fast. | EVIDENCE CLASSICS
Anglais d’hier (Dowland, 1563-1626) et d’aujourd’hui (Benjamin, né en 1960) mais, avant tout, génies universels, tels sont les deux compositeurs réunis ici à la faveur des violes de gambe (ensemble Sit Fast). Le premier donne une leçon d’intériorité en modulant des larmes (Lachrimae, 1604) qui tombent dans l’oreille comme des soupirs – mais pas des sanglots –, tant l’interprétation procède de la respiration collective. Le second invite à la transcendance par un tissage d’humeurs éthérées (Upon Silence, 1990) qui porte la marque d’un grand couturier (pour habiller la poésie de William Butler Yeats) autant que celle d’un grand dramaturge (l’opéra Written on Skin s’y perçoit déjà, vingt-deux ans avant sa création). Pierre Gervasoni
1 CD Evidence Classics
- The Celtic Social Club
A New Kind of Freedom
Pochette de l’album « A New Kind of Freedom », de The Celtic Social Club. | 1OH10/SONY MUSIC
Fondé en 2013 par des artistes attirés par les croisements entre les musiques traditionnelles de l’arc celtique et d’autres expressions musicales, The Celtic Social Club a enregistré deux albums, dont un en public dans une salle new-yorkaise. Pour ce troisième album, A New Kind of Freedom, la formation conserve son propos d’origine, en accentuant sa part rock, ce qui lui va très bien. Comme dans la chanson-titre en ouverture, dans Dreams to Believe in, Hollieman, Aliens, Sack a Bones (avec un aspect rockabilly et pop bien mené) ou After the Fall (qui évoque les chansons hymnes de U2). Le premier disque du Celtic Social Club avait été conçu avec plusieurs invités, avec un effet de dispersion, là où ce nouveau venu valorise plutôt le son du groupe, habile lien entre le banjo, la cornemuse, le violon et les guitares électriques, quelques claviers et une rythmique basse-batterie à la diversité d’approche pleine d’assurance. Sylvain Siclier
1 CD 10h10/Sony Music.
- Henri Texier
Label bleu – Concert anniversaire 30 ans à la Maison de la culture d’Amiens
Pochette de l’album « Label Bleu – Concert anniversaire 30 ans à Maison de la culture d’Amiens », d’Henri Texier avec Michel Portal, Bojan Z, Manu Codjia, Thomas de Pourquery et Edward Perraud. | LABEL BLEU/L'AUTRE DISTRIBUTION
Le 30 mars 2016, à la Maison de la culture d’Amiens, étaient fêtés, lors d’un concert, les 30 ans d’existence de la compagnie phonographique, filiale de l’établissement. Avec, en maître des cérémonies, le contrebassiste Henri Texier, pilier de Label Bleu depuis 1986, à la tête d’un sextette inédit, constitué pour l’occasion. Avec des compagnons de longue date (le clarinettiste et saxophoniste Michel Portal, le pianiste Bojan Z, le guitariste Manu Codjia) et deux « nouveaux venus » auprès de Texier, le saxophoniste Thomas de Pourquery et le batteur Edward Perraud. Tous interprètent avec une joie audible l’envie du dépassement, de la surprise, les compositions lyriques de Texier. Auxquelles des arrangements différents donnent de nouvelles perspectives. L’ensemble du disque constituant un tour d’horizon totalement au présent de l’univers de Texier. S.Si.
1 CD Label Bleu/L’Autre Distribution.
- Mario Batkovic
Pochette de l’album de Mario Batkovic.
Ceux qui souffrent d’allergie à l’accordéon passeront leur chemin car d’accordéon, ici, il est uniquement question. Joué en solo par un musicien suisse, d’origine bosniaque, dont la singularité a séduit Geoff Barrow, producteur et musicien anglais (du groupe emblématique de trip-hop Portishead). Celui-ci l’a signé sur son label Invada. Mario Batkovic a une appétence pour les boucles, les phrases répétitives. Sa musique révèle une éloquence qui grise et enivre. Elle peut évoquer, parfois, celle de Michael Nyman ou Philip Glass, mais il y court une sève tout à fait originale. Il travaille sur la matière sonore, les infinis possibles de son instrument et crée des tableaux contemporains dans lesquels s’immiscent des clins d’œil mélodiques plus classiques. Patrick Labesse
1 CD Invada/Pias