En marche ! veut ramener les électeurs aux urnes
En marche ! veut ramener les électeurs aux urnes
Par Cédric Pietralunga
Au soir du premier tour, le taux record d’abstention inquiète l’état-major du parti d’Emmanuel Macron.
Jacqueline Dubois, candidate de La République en marche en Dordogne, tracte sur un marché de Montignac, le 24 mai. | Vincent Nguyen / Rivapress pour "Le Monde"
Passée l’euphorie des résultats du premier tour des législatives, qui ont vu les candidats de La République en marche (LRM) arriver en tête dans 449 des 577 circonscriptions, Emmanuel Macron se trouve face à un lourd défi : ramener les électeurs aux urnes, alors que le taux d’abstention a atteint 50,2 % lors du scrutin, un record dans l’histoire de la Ve République.
Pour ce faire, le chef de l’Etat compte sur En marche !, mouvement dont il veut faire un outil de reconquête des électeurs, qui se désintéressent toujours plus de la politique. « La défiance vis-à-vis du politique est profonde, on ne va pas la résoudre en trois mois, explique une porte-parole. Ce sera le rôle du parti pour les prochaines années. »
D’ores et déjà, En marche ! a demandé à chacun de ses quelque 3 100 comités locaux d’organiser, d’ici au 25 juin, des réunions afin de recueillir les doléances et les idées des 364 000 adhérents – l’inscription est gratuite –, pour revivifier la vie politique. Plus de 40 000 personnes ont rejoint les rangs de la formation macroniste depuis l’élection du président de la République.
« L’idée, c’est de répéter ce qu’avait fait Emmanuel Macron avant l’élection présidentielle avec la “grande marche”, écouter pour pouvoir être entendus, explique-t-on au sein du mouvement. Ce travail de réflexion, entamé le 5 juin, doit nous permettre de déterminer ce que doit être un parti moderne, qui soit capable de ramener les Français vers la politique. »
L’échéance des européennes
Pour l’instant, le mouvement refuse de dévoiler les pistes envisagées, afin de respecter la consultation menée auprès de ses adhérents. Mais les premiers actes sont attendus pour le congrès fondateur du parti, qui doit se tenir à Paris la première quinzaine de juillet et devrait notamment désigner le nouveau président, un poste laissé vacant par M. Macron après son élection et qu’occupe de façon provisoire Catherine Barbaroux.
« Le congrès ne sera qu’une première étape, assure une membre de la direction d’En marche ! L’objectif, c’est d’avoir entamé le travail de reconquête d’ici aux élections européennes, qui auront lieu dans deux ans et qui seront le premier scrutin important depuis l’élection d’Emmanuel Macron. »
Selon nos informations, le chef de l’Etat suit lui-même de très près le travail de refondation politique entamé par En marche ! « Il se tient au courant de tout », reconnaît un membre du mouvement. Julien Denormandie, l’ancien directeur de cabinet adjoint de M. Macron à Bercy, chargé de lancer le parti il y a un peu plus d’un an et qu’on annonçait sur le départ après l’élection de son mentor, est toujours à la manœuvre.
Signe du poids important qu’occupe toujours le président de la République au sein de la formation, personne n’a osé récupérer le grand bureau qu’il occupait au sixième étage du QG parisien d’En marche !, situé dans le 15e arrondissement. Catherine Barbaroux a décliné, expliquant qu’elle n’occupait le poste de président qu’à titre intérimaire. « Du coup, on l’utilise pour les grandes réunions », confie une habituée des lieux.