La dune du Pilat a grandi de 1,30 m en un an
La dune du Pilat a grandi de 1,30 m en un an
Par Emilie Veyssié
La célèbre destination touristique a été épargnée cet hiver par les tempêtes qui redessinent souvent la côte aquitaine.
La dune du Pilat (Gironde) est la plus haute d’Europe. | Observatoire de la Côte Aquitaine, ULM Sud Bassin, Olivier Chaldebas, 2017
La dune du Pilat dessine un monument naturel exceptionnel à l’entrée du bassin d’Arcachon, en Gironde. En un an, elle a vu son point culminant s’élever de 1,30 m vers le ciel. Selon l’étude de l’Observatoire de la côte aquitaine publiée le mercredi 12 juillet, son sommet atteint désormais 110,5 m, quand les scientifiques le situaient à 109,2 m à la même période en 2016.
C’est pourtant une donnée à relativiser. En effet, la dune, qui attire deux millions de visiteurs chaque année, est très mobile et peut prendre 20 cm d’un jour à l’autre. « C’est dû au transport éolien des grains de sable qui provoque des variations de densité », explique Nicolas Bernon, ingénieur littoral pour l’Observatoire de la côte aquitaine. La dune se déplace aussi d’un à cinq mètres par an vers la forêt des Landes, sous la poussée des vents et des marées. Les résultats des mesures sont donc très fluctuants. En 1936, par exemple, le Pilat avait atteint sa plus haute altitude avec 114 m.
Mais, comme le rappelle Nicolas Bernon : « La hauteur du sommet n’est pas le témoin de l’évolution générale de la dune. » Les experts de l’Observatoire de la côte aquitaine, qui l’auscultent depuis 2002, prennent en compte toutes ses évolutions pour évaluer son état de santé.
Les plages se sont bien reconstituées
Le Pilat est aussi sous l’influence des phénomènes d’érosion et d’accrétion (d’avancée) qui redessinent souvent le trait de côte. Or, depuis 2011, celui-ci est en proie à des changements importants. Les fortes tempêtes de l’hiver 2013-2014 resteront comme un épisode noir tant elles avaient endommagé le littoral aquitain. L’année suivante, une météo plus clémente avait permis aux côtes sableuses de se reconstituer progressivement.
Comme en 2016, l’érosion a cependant touché fortement la partie sud de la dune. Le recul moyen est de 2 m, voire 6 m par endroits. Dans la partie nord, où le recul moyen atteint 4 m par an, le phénomène s’est stabilisé entre 2016 et 2017 et tend même à diminuer, car les conditions météorologiques ont été meilleures cette année. Enfin, dans la partie centrale, le pied de dune s’étend à cause de la végétation, qui retient une couche de sable supplémentaire.
Par ailleurs, l’Observatoire note que le bilan est plutôt encourageant pour les plages de la région. Les experts constatent qu’elles se sont bien rechargées en sédiments et pourraient encore améliorer leur bon état cet été. Ce qui devrait permettre à la Nouvelle-Aquitaine d’affronter plus sereinement l’hiver prochain.