Un an après le coup d’Etat manqué, la Turquie remplace les chefs des armées de terre, de l’air et de mer
Un an après le coup d’Etat manqué, la Turquie remplace les chefs des armées de terre, de l’air et de mer
Le Monde.fr avec AFP
Le président Recep Tayyip Erdogan doit formellement approuver les décisions prises lors de la réunion qui s’est tenue à Ankara entre les plus hautes autorités militaires et gouvernementales turques.
Le président Recep Tayyip Erdogan doit formellement approuver les décisions prises lors de la réunion qui s’est tenue à Ankara, mercredi 2 août. | Umit Bektas / REUTERS
Les plus hautes autorités militaires et gouvernementales turques ont décidé mercredi 2 août de remplacer les chefs des armées de terre, de l’air et de mer, ont rapporté les chaînes d’information NTV et CNN-Türk.
Cette décision a été prise un an après la tentative de coup d’Etat, lors d’une réunion du Conseil militaire suprême (YAS), présidée par le premier ministre, Binali Yildirim, en présence des dirigeants de l’armée et de plusieurs ministres. Le président Recep Tayyip Erdogan, qui dînera mercredi soir avec les membres du YAS, doit formellement approuver les décisions prises lors de cette réunion, qui s’est tenue à Ankara et a duré quatre heures.
Le chef de l’armée de terre, Salih Zeki Colak, celui de l’armée de l’air, Abidin Unal, et celui de la marine, Bülent Bostanoglu, doivent être remplacés respectivement par Yasar Güler, Hasan Küçükakyüz et Adnan Ozbal, selon CNN-Türk.
Les plus hauts responsables de l’armée et plusieurs ministres ont participé à la réunion annuelle du YAS lors de laquelle l’avenir des officiers au grade supérieur ou égal à celui de colonel est décidé. Il s’agit de la troisième réunion du YAS depuis le putsch avorté du 15 juillet 2016, attribué par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, ce que dément l’intéressé.
L’armée davantage contrôlée
Le coup de force a été suivi de vastes purges, en particulier dans l’armée : cent quarante-neuf généraux et amiraux, soit près de la moitié des effectifs des officiers de ce rang, ont été écartés.
Les bouleversements qui ont suivi le putsch manqué ont accéléré la reprise en main par les autorités civiles de l’armée, autrefois toute-puissante. Ainsi, le YAS se réunit-il désormais au palais de Cankaya, le lieu de résidence du premier ministre à Ankara, et non plus au quartier général de l’armée.
Une réforme introduite après le putsch manqué a de plus augmenté le nombre de responsables civils au sein du YAS. Outre le premier ministre, les cinq vice-premiers ministres et les ministres de la défense, des affaires étrangères, de l’intérieur et de la justice y siègent.