Plainte contre Pékin à l’ONU pour la « disparition » de la veuve de Liu Xiaobo
Plainte contre Pékin à l’ONU pour la « disparition » de la veuve de Liu Xiaobo
Le Monde.fr avec AFP
L’avocat de l’opposant et Prix Nobel de la paix mort le 13 juillet accuse le régime chinois de détenir Liu Xia, dont il est sans nouvelle depuis la veille du décès, « dans un endroit inconnu ».
Sur cette photo fournie par les autorités chinoises, Liu Xia, au centre, tient un portrait de son époux, Liu Xiaobo, lors de ses funérailles à Shenyang, dans le nord-est de la Chine, le 15 juillet 2017. | AP
Liu Xia « est gardée au secret par les autorités chinoises dans un endroit inconnu » depuis le 15 juillet, jour des obsèques de son époux et opposant, Liu Xiaobo, affirme le texte déposé jeudi 3 août par l’avocat américain du couple, Me Jared Genser, auprès des Nations unies.
« J’exige que les autorités chinoises apportent immédiatement la preuve que Liu Xia est en vie et lui autorisent un accès sans restriction à sa famille, ses amis, ses avocats et à la communauté internationale », ajoute Me Genser dans ce document adressé au groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires de l’ONU.
Aucun contact
Liu Xia, 56 ans, était de facto placée en résidence surveillée dans son appartement de Pékin depuis que Liu Xiaobo avait obtenu le prix Nobel de la paix 2010. Il avait été condamné à onze ans de prison pour « subversion » pour avoir réclamé des réformes démocratiques en Chine. Son épouse n’a jamais fait l’objet d’une quelconque condamnation ni même de poursuites.
Depuis la veille du décès, Liu Xia n’a été en contact avec aucun de ses proches, selon l’avocat. Le régime communiste a diffusé des photos d’elle prises lors des obsèques mais n’a pas révélé où elle se trouvait. Pékin n’a jamais reconnu qu’elle est privée de liberté.
Liu Xiaobo est mort d’un cancer du foie le 13 juillet à l’âge de 61 ans dans un hôpital du nord-est de la Chine, quelques semaines après avoir été placé en liberté conditionnelle pour raisons de santé. Pékin, accusé d’être responsable de la dégradation de son état de santé, a refusé de le laisser partir à l’étranger pour qu’il y soit soigné.
Il est le premier Nobel de la paix à mourir en détention depuis un pacifiste allemand, Carl von Ossietzky, mort en 1938 alors qu’il était aux mains des nazis.