Chicago, « ville sanctuaire », porte plainte contre l’administration Trump
Chicago, « ville sanctuaire », porte plainte contre l’administration Trump
La troisième ville américaine fait partie de ces municipalités qui s’opposent à la politique fédérale en s’engageant à protéger leurs habitants étrangers en situation irrégulière.
La ville de Chicago a porté plainte, lundi 7 août, contre l’administration de Donald Trump qui menace de supprimer des financements aux villes dites « sanctuaires ». Ces dernières sont ainsi baptisées car elles refusent de livrer leurs habitants sans papiers à la police de l’immigration.
Chicago, la troisième ville américaine, fait partie de ces municipalités qui se sont opposées ces derniers mois à la politique fédérale en s’engageant à protéger leurs habitants étrangers en situation irrégulière. Pour forcer ces villes à respecter la législation sur l’immigration, le président républicain a signé un décret visant à les priver de fonds fédéraux : c’est contre ce texte que la métropole de l’Illinois porte plainte.
« La Ville de Chicago est peut-être la première à intenter une action en justice, mais je suis sûr que ce ne sera pas la dernière », avait déclaré dimanche son maire démocrate, Rahm Emanuel.
2,3 millions de dollars
Les soutiens locaux des « villes sanctuaires » expliquent que la collaboration voulue avec la police de l’immigration (ICE) nuirait aux relations de confiance qu’ils entretiennent avec les différentes communautés. « Ces politiques locales mettent en danger les policiers en les forçant à de nouveau arrêter des criminels ayant été relâchés », avait rétorqué la semaine dernière le ministre de la justice, Jeff Sessions.
Le maire de Chicago, Rahm Emanuel , le 7 décembre 2016. / ANDREW KELLY / REUTERS
La subvention fédérale menacée, qui a motivé la plainte, a permis à Chicago d’acheter l’an dernier pour 2,3 millions de dollars d’équipements pour sa police – notamment radios, voitures, ordinateurs. Pour obtenir ces fonds, il faudra désormais que les polices locales mettent leurs commissariats à disposition des polices fédérales pour interroger des suspects. Chicago essaie de faire annuler cette mesure devant un tribunal fédéral.
Le ministère de la justice a réagi dans un communiqué en accusant Rahm Emanuel d’être « moins concerné » par le fort taux d’homicides dans sa ville que par « sa volonté de protéger des étrangers en situation irrégulière ».