Le 15 juillet, des échauffourées, suivies d’un mouvement de panique et de l’affaissement d’un mur du stade Demba-Diop, à Dakar, avaient coûté la vie à huit personnes et en avaient blessé une centaine d’autres. Les supporters s’étaient réunis pour assister à la finale tant attendue de la Coupe de la Ligue sénégalaise, opposant le Stade de Mbour à l’US Ouakam.

Alors qu’une enquête est en cours pour déterminer les circonstances de ce drame inédit au Sénégal, des sources policières ont indiqué que dix supporters du club de l’US Ouakam ont été interpellés pour « meurtres, coups et blessures volontaires », puis placés en garde à vue. L’une des personnes arrêtées est le président du club des supporters : il est accusé de ne pas avoir dénoncé des partisans du club recherchés par la police et est mis en cause pour « recel de malfaiteurs », selon la même source.

Amende et suspension

Le club de l’US Ouakam, un quartier de Dakar, a été reconnu « exclusivement responsable » des incidents et ses supporters ont commis « une faute grave et inadmissible », avait annoncé vendredi la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP), qui l’a lourdement sanctionné. Le club a perdu la finale « sur tapis vert » au profit du Stade de Mbour, à 80 km au sud de Dakar, et a écopé de sept ans de suspension de toute participation aux compétitions de football sur le plan national. Il s’est aussi vu infliger une amende de 10 millions de francs CFA (15 245 euros).

A la suite de ce drame, survenu en période de campagne des législatives au Sénégal, toutes les manifestations culturelles et sportives avaient été suspendues dans le pays jusqu’à la fin du mois de juillet. La tragédie avait également relancé le débat concernant la sécurité dans les stades. Le Sénégal a déjà été critiqué cette année pour des carences en matière de sécurité, notamment après la mort de dizaines de personnes lors d’une manifestation religieuse en avril.