L’avis du « Monde » – pourquoi pas

Au fil des ans, la géographie musicale européenne de Tony Gatlif se rapproche de l’exhaustivité. Après le flamenco, les musiques roms, le raï, les musiques soufies, voici le rebetiko grec. Tourné entre l’île de Lesbos, Istanbul, la Turquie d’Europe et la Grèce continentale, Djam ne pouvait pas être seulement un documentaire musical. Il fallait que Tony Gatlif évoque les tragédies passées et présentes de ces territoires, les massacres et mouvements de population liés à la dissolution de l’empire ottoman, la dictature des colonels grecs et la grande migration contemporaine.

Désarroi de la jeunesse

C’est beaucoup pour un seul film, et il aurait fallu une charpente plus solide que l’ébauche de scénario qui lui sert de feuille de route. Djam (Daphné Patakia) est chargée par son vieux loup de mer d’oncle (Simon Abkarian) d’aller chercher à Istanbul une pièce pour le moteur de son vieux rafiot. En chemin, la belle jeune femme croise le chemin d’une Française boudeuse (Maryne Cayon), sans doute censée incarner le désarroi de la jeunesse de notre pays.

Chaque personnage croisé – un gamin turc un peu filou, un Grec poussé au désespoir par les banques – est planté comme un panneau indicateur, pendant que Tony Gatlif filme ses jeunes actrices avec ou sans vêtements, sans que le scénario justifie toujours ces variations.

DJAM bande annonce officielle

Film français de Tony Gatlif. Avec Daphné Patakia, Maryne Cayon, Simon Abkarian (1 h 37). Sur le Web : www.filmsdulosange.fr/fr/film/241/djam