En Afrique du Sud, un vice-ministre inculpé après avoir roué de coups deux femmes
En Afrique du Sud, un vice-ministre inculpé après avoir roué de coups deux femmes
Le Monde.fr avec AFP
Le haut-responsable de l’éducation a avoué les faits, qui se sont déroulés dans une discothèque huppée de Johannesburg.
Mduduzi Manana, le vice-ministre de l’Education sud-africain a été inculpé le 10 août pour agression sur deux femmes dans une discothèque de Johannesburg. / Mail&Guardian
Accusé en fin de semaine dernière d’avoir roué de coups de pied et de poing deux femmes dans une discothèque huppée de Johannesburg, le vice-ministre sud-africain de l’éducation, Mduduzi Manana, a été formellement inculpé jeudi 10 août de deux charges d’agression et libéré contre une caution de 5 000 rands (320 euros), selon plusieurs médias sud-africains. « Il a comparu devant la justice aujourd’hui après s’être rendu à la police ce matin », a annoncé le ministre de la police, Fikile Mbalula, lors d’une conférence de presse.
« Je veux présenter mes excuses sans réserve à Mme Mandisa Duma, sa famille, le gouvernement sud-africain, tous les Sud-Africains et toutes les femmes en particulier », a déclaré Mduduzi Manana dans un communiqué, reconnaissant que malgré « des provocations extrêmes », il aurait dû « faire preuve de retenue ».
« Il ne sera pas traité avec des gants »
Pour Fikile Mbalula, le ministre de la police, son collègue du gouvernement ne bénéficiera d’aucun traitement de faveur. « La loi va suivre son cours (…). Je peux vous assurer qu’il ne sera pas traité avec des gants. Nous ne sommes pas dans une république bananière », a-t-il lancé, ajoutant que « c’est très décevant car on attend des gens comme lui qu’ils agissent comme des ambassadeurs de la protection des femmes contre les violences ».
En Afrique du Sud, les violences aux femmes sont un fléau. Selon des statistiques officielles, une femme y meurt sous les coups d’un proche toutes les huit heures, et une femme sur cinq y subit au moins une agression violente dans sa vie.
Le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, a exprimé sa « grande déception », tandis que l’Alliance démocratique, principal parti d’opposition, a appelé à la démission du vice-ministre. Sa prochaine comparution devant la justice a été fixée au 13 septembre.