En Roumanie, Macron critique le « cadre trop faible » de la directive des travailleurs détachés
En Roumanie, Macron critique le « cadre trop faible » de la directive des travailleurs détachés
Le Monde.fr avec AFP
Le président de la République français, en visite en Europe de l’Est, espère obtenir un accord majoritaire pour raccourcir la durée du travail détaché.
Le président de la République français, Emmanuel Macron, en déplacement en Roumanie, a estimé, jeudi 24 août, que faute d’amendement de la directive européenne sur le travail détaché le « dumping fiscal » pratiqué dans certains pays de l’Est risquait de mener à un « démantèlement de l’UE ». Il a redit sa volonté de « mettre fin à ce système » lors d’une conférence de presse à Bucarest.
« Le problème de la directive des travailleurs détachés, c’est que, aujourd’hui, parce qu’elle propose un cadre trop faible, elle conduit des entreprises françaises à embaucher en France des ressortissants du reste de l’Union européenne et en particulier des pays à bas coûts. »
« Certains politiques ou milieux d’affaires (...) disent on va toucher les fonds structurels et développer un modèle qui est le dumping fiscal et social », a-t-il déclaré. Si rien n’est fait, « ça éclatera », « c’est un démantèlement de l’Union européenne », a ajouté le chef de l’Etat français, à la deuxième journée d’une visite en vue d’un amendement de ce texte controversé.
Tournée européenne
A Bucarest, M. Macron a rencontré son homologue roumain, Klaus Iohannis, qui a reconnu le « fort mécontentement » en Europe de l’Ouest et qu’il fallait « améliorer cette directive », mais sans « éliminer la concurrence ou le marché libre ».
Emmanuel Macron se déplace en Europe de l’Est pour promouvoir un durcissement de la directive sur les travailleurs détachés. Il espère obtenir à la fin d’octobre à Bruxelles un accord majoritaire pour raccourcir la durée du travail détaché et renforcer les contrôles contre les fraudes.
Mercredi, il a rencontré les dirigeants autrichien, tchèque et slovaque. L’Autriche a appuyé la position française, mais la République tchèque et la Slovaquie, plus prudentes, ont accepté de rechercher rapidement un compromis, sans s’engager sur le fond.
Autre geste de la France, Emmanuel Macron s’est dit prêt à soutenir la demande de la Roumanie d’entrer dans l’espace Schengen, mais seulement quand ce dernier aura été réformé. « Vous êtes en droit de demander votre intégration dans Schengen. J’y suis totalement ouvert », a-t-il dit.